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Clémence pour un homme fini

Elio Borradori vit maintenant totalement isolé, à la limite de l'indigence. Keystone

Elio Borradori - père de Marco, le conseiller d'Etat tessinois - a bien détourné plusieurs millions de francs. Mais il évitera la prison. Pour raison de santé.

Gravement atteint dans sa santé mentale et physique, Elio Borradori ne s’est jamais montré à son procès. Et c’est donc en son absence que la sentence est tombée jeudi en fin de journée.

Le juge Mario Luvini a confirmé l’acte d’accusation du procureur. Il a reconnu le père du Ministre tessinois du territoire coupable de tous les chefs d’accusation qui pesaient sur lui.

L’ancien avocat et homme du monde devait répondre d’escroquerie, de faux dans les documents, de gestion déloyale et de banqueroute.

Un accusé diminué

Malgré des actes qualifiés d’extrêmement graves – d’autant plus graves qu’ils ont été commis par un avocat – le tribunal a décidé de faire preuve de clémence. La peine de 18 mois de détention est assortie d’un sursis de trois ans.

Le tribunal a tenu compte de l’expertise psychiatrique selon laquelle les capacités de l’accusé sont diminuées de 70%. Il a aussi évoqué la longue période qui s’est écoulée depuis les premiers délits.

Les faits pour lesquels le père du conseiller d’Etat de la Lega était jugé remontent en effet aux années 1988 à 1995.

Des millions détournés

A cette époque-là, Elio Borradori dirigeait une florissante étude à Lugano. Pour combler des pertes financières dues à des opérations immobilières ratées, il avait détourné sept voire huit millions de francs sur des comptes de clients, italiens pour la plupart.

Depuis la faillite de son étude, le condamné vit totalement isolé, à la limite de l’indigence, «presque comme un mendiant», dit son avocat, Me Carlo Steiger.

Les comptes bancaires d’Elio Borradori ont été mis sous séquestre au moment de l’enquête et ont été confisqués. Mais la plus grande partie de l’argent détourné n’a pas été récupéré.

Gemma d’Urso, Lugano

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