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Claude Nicollier à nouveau dans l’espace?

Nicollier dans l'espace en décembre 1999. Pour mieux revenir? Keystone Archive

Premier Suisse à avoir tutoyé les étoiles, l’astronaute pourrait participer à un vol russe dans deux ans. C’est du moins son espoir.

Claude Nicollier se dit par contre convaincu du rôle clé que peut jouer la Suisse dans le nouveau projet spatial de la NASA et de l’ESA.

Ici Houston…! A bientôt 60 ans, Claude Nicollier participe actuellement à la formation d’astronautes de la NASA.

La fin de sa carrière professionnelle a été annoncée à plusieurs reprises. Mais le plus ancien astronaute de l’Agence spatiale européenne (ESA, ou ASE en français) auprès de la NASA restera en fonction ces deux prochaines années encore. Et peut-être pas seulement comme formateur au sol.

«J’ai parlé récemment avec mon supérieur de l’ASE en Allemagne», explique Claude Nicollier. Celui-ci a prononcé une petite phrase qui pourrait faire «tilt!»: «Si les Russes entreprennent un vol dans les deux ans, tu pourrais en faire partie»…

Un bémol à l’enthousiasme

L’Helvète met toutefois un bémol à l’enthousiasme. Selon lui, la probabilité d’un vol Soyouz russe n’est pas très élevée. Et dans l’éventualité de sa participation, la Suisse devrait participer aux frais.

Un vol avec la navette américaine est, lui, improbable. A moins que la NASA décide de visiter une nouvelle fois le télescope Hubble. «Je pourrais participer à une mission de ce genre puisque je l’ai déjà fait auparavant», explique Claude Nicollier.

Il confie du reste que son expérience la plus marquante a été de «ne pas seulement voir mais aussi toucher» Hubble au cours de son unique sortie extra-véhiculaire.

Pour des raisons budgétaires, la NASA entendait mettre un terme à l’entretien du télescope. Avec les protestations de nombreux scientifiques, elle envisage désormais une maintenance robotisée, voire une expédition habitée afin de réviser l’engin.

Mais à ce stade, la bataille engagée pour le maintien ou non de Hubble n’est pas gagnée, avertit Claude Nicollier.

Ancrée dans l’âme humaine

Plus fondamentalement, le Suisse justifie la recherche spatiale. A ceux qui la voient comme un luxe, Claude Nicollier rétorque que «la soif de savoir est profondément ancrée dans l’âme humaine».

«D’un point de vue historique, poursuit-il, à chaque fois que l’Homme s’est aventuré vers de nouveaux horizons, il s’en est trouvé enrichi».

Aux yeux de l’astronaute, la conquête de l’espace n’est que la suite logique de ce que l’Homme a toujours fait. «A la différence près que les moyens techniques actuels nous permettent de franchir les limites terrestres».

Et à cet égard, Claude Nicollier est convaincu que la Suisse peut jouer un rôle important dans le nouveau projet de l’ASE et de la NASA. Un projet qui vise à retourner sur la Lune puis sur Mars.

Attrait sur les étudiants

Si la Confédération est un membre de taille réduite au sein de l’ASE, elle n’en est pas moins «très active», constate Claude Nicolier.

Et de citer le Centre de recherche en physique des plasmas de l’EPFL par exemple, qui pourrait contribuer au succès du projet.

L’industrie spatiale helvétique a également sa carte à jouer. «Outre Contraves, d’autres entreprises plus petites participent aux projets de l’ASE et elles ont forcé le respect», assure Claude Nicollier.

La Suisse est d’autant bien placée que l’intérêt des ingénieurs et scientifiques helvétiques pour la recherche spatiale va croissant.

Le premier Suisse dans l’espace en est certain: «Des missions comme celle sur Mars peuvent exercer un attrait sur les étudiants et les motiver à investir leurs talents dans ce domaine».

swissinfo et les agences

Claude Nicollier:

Naît en 1944 à Vevey, dans le canton de Vaud
Etude de physique et d’astrophysique, puis chercheur à l’Université de Lausanne et à l’Observatoire de Genève
En parallèle, formation de pilote pour Swissair
Sélectionné en 1978 dans le Corps des astronautes européens
Quatre vols spatiaux à son actif (42 jours et 5 heures dans l’espace)
Enseigne depuis avril à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL)

– Claude Nicollier effectue sa première mission spatiale le 31 juillet 1992, avec la navette Atlantis. Il devient le premier Suisse dans l’espace. Et revivra cette expérience à trois reprises, en 1993, 1996 et 1999.

– En 1999, la mission des astronautes de la navette Discovery est consacrée à l’entretien du télescope Hubble. Claude Nicollier effectue sa première et unique sortie extra-véhiculaire.

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