Des perspectives suisses en 10 langues

Conflit du bâtiment: la médiation sera difficile

La dernière des grèves d'avertissement a eu lieu le 1er novembre à Zurich. Keystone Archive

La ministre de l'Economie Doris Leuthard a proposé trois médiateurs possibles pour aider syndicats et entrepreneurs à sortir du vide conventionnel.

Malgré cela, le patronat n’entend pas adoucir sa position sur la flexibilisation des horaires, pierre d’achoppement des négociations paritaires.

Vendredi, Doris Leuthard a rencontré les présidents des syndicat Syna et Unia ainsi que de la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Elle a proposé trois personnes susceptibles d’intervenir en tant que médiateur dans leur conflit portant sur le renouvellement de la Convention collective de travail nationale (CN).

La dernière ronde de négociations paritaires du 5 novembre dernier n’ayant donné aucun résultat, les syndicats ont accepté jeudi le principe d’une médiation, tout en demandant le soutien de la ministre de l’Economie.

Vendredi, la conseillère fédérale a donc rencontré les partenaires sociaux. A l’issue de la rencontre, elle s’est félicitée de constater que tous ont la volonté de résoudre le conflit, les appelant à faire preuve «de sens des responsabilités et d’aptitude au compromis».

Oui à la médiation…

Les deux parties se sont donc entendues pour la médiation et promis de se prononcer ce week-end sur l’identité du médiateur, en choisissant une personne sur les trois proposées, dont les identités n’ont pas été révélées.

Pour le syndicat Syna, Ernst Zülle a fait savoir que si un accord était trouvé lundi, les nouvelles grèves prévues les 15 et 16 novembre seraient suspendues. Mais le processus de médiation doit se terminer d’ici la fin novembre. «Nous ne voulons pas d’une médiation qui dure des mois», a-t-il précisé.

Un point de vue que ne semble pas partager le président de la SSE, jugeant ce délai plutôt «illusoire». Werner Messmer a estimé vendredi que le processus se déroulait conformément aux attentes, tout en reconnaissant qu’il n’avait pas envisagé le scénario de la médiation.

Plus

Plus

Conventions collectives de travail

Ce contenu a été publié sur Les conventions collectives de travail s’appliquent à un secteur économique ou à une entreprise. Elles sont négociées entre les syndicats et des employeurs ou des associations d’employeurs. Ces conventions contiennent des dispositions sur la conclusion, le contenu et la fin du contrat de travail individuel, des dispositions sur les droits et les obligations des parties…

lire plus Conventions collectives de travail

…non au compromis

Mais M. Messmer a réitéré ses exigences samedi sur les ondes de la Radio suisse alémanique.

Certes une tierce partie permettra de renouer le dialogue, mais pas question d’adoucir la position de la SSE. Et son président de rappeler que la dénonciation de la CN avait été décidée surtout en raison du désaccord sur la flexibilisation du temps de travail sur une base annuelle (le patronat veut faire travailler davantage en été et moins en hiver).

«Il s’agit là d’un combat politico-idéologique», a ajouté M. Messmer, qui est aussi député au Conseil national (parti radical, droite). Il a conclu que les syndicats n’avaient pas pris la SSE suffisamment au sérieux «en croyant qu’ils gagneraient toujours».

Comme chez Swissmetal

Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) s’est dit prêt à soutenir les deux parties dans le choix d’un médiateur qui fasse l’unanimité.

La situation ressemble à celle du conflit de l’usine Boillat de Swissmetal à Reconvilier, en février 2006. Le ministre de l’Economie de l’époque, Joseph Deiss, avait désigné l’industriel Rolf Bloch comme médiateur.

Le personnel avait alors mis fin à sa grève et le travail repris une semaine plus tard.

swissinfo et les agences

Les syndicats veulent conclure une nouvelle CCT nationale pour les quelque 80’000 employés de la construction. L’ancienne CCT, qui est arrivée à échéance fin septembre, avait été résiliée en mai par la Société suisse des entrepreneurs SSE).

Le patronat souhaite plus de flexibilité pour éviter le chômage hivernal ainsi que l’introduction d’une part de salaire au mérite.

Ce que refusent les syndicats Unia et Syna.

En l’absence de CCT, les syndicats font valoir le droit de grève, reconnu par la Constitution. Depuis la mi-octobre, des débrayages ont eu lieu au Gothard ainsi que dans les cantons de Berne, Genève, Neuchâtel, Zurich et Bâle.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision