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Converium capitule face à l’offre française

Le siège de Converium à Zurich. Keystone

Après l'avoir longtemps refusée, la société suisse de réassurance a finalement décidé d'accepter l'offre publique d'achat non sollicitée de son concurrent français Scor.

Converium est ainsi le second grand groupe d’assurance suisse à passer en mains françaises en un an. En juin, Axa avait déjà acquis Winterthur pour 13 milliards de francs.

La conclusion jeudi d’un accord amical entre les deux parties clôt donc le feuilleton pour le contrôle de Converium. L’annonce des visées de Scor remontait à la mi-février déjà. S’en est suivi un combat farouche mené par les dirigeants suisses pour contrer une tentative d’emblée perçue comme hostile.

Scor a ajusté le prix de son offre publique d’achat (OPA) pour chaque action Converium apportée à 0,5 nouvelle action Scor et 5,50 francs en liquide (4 francs initialement). En outre, le montant ne sera pas diminué du dividende brut proposé de 20 centimes par action Converium. L’offre améliorée s’élève à 23,20 francs au total.

Sur la base du cours de clôture de l’action Scor mardi, le prix de l’offre est relevé de 7,9%, explique le groupe français dans son communiqué. Les détails du montage financier sont par ailleurs assortis d’un engagement eu égard au personnel de Converium en Suisse, pour lequel aucun contrat ne sera dénoncé dans les douze mois.

Déblocage total

Le déblocage, qui survient le jour même de l’assemblée générale de Converium, apparaît complet dans la mesure où Converium retire immédiatement sa plainte aux Etats-Unis. Celle-ci, qui s’en prenait au fait que l’OPA de Scor excluait les actionnaires américains, avait permis de repousser par deux fois la date du lancement de l’OPA.

Aux dernières nouvelles, la procédure devrait s’enclencher le mardi 29 mai jusqu’au 25 juin. Converium, qui se trouve valorisé à plus de 3,3 milliards de francs, signale également avoir retiré le point relatif à son projet de réduction de capital proposé jeudi aux actionnaires.

Plus de chevalier blanc

L’accord soulage au passage les dirigeants de Converium de leurs efforts pour dénicher un chevalier blanc à même de venir les sauver des griffes de Scor. Enfin, Scor a confirmé son engagement en faveur d’une présence forte en Suisse, à Zurich, la base opérationnelle de Converium à côté de son siège à Zoug.

Un aspect qui fera des équipes zurichoises de l’ex-Zurich Re l’une des trois plateformes européennes de la nouvelle entité constituée par Scor et Converium. Les deux autres pôles d’activité sont Paris et Cologne, en Allemagne.

La prise de contrôle de Converium par Scor souligne la montée en puissance des groupes français dans l’assurance et la réassurance en Suisse. Pour mémoire, le géant AXA a mis la main l’an dernier sur la Winterthur, l’un des acteurs historiques parmi les assureurs helvétiques. Et ce, pour plus de 13 milliards de francs.

swissinfo et les agences

En 2006, Converium a encaissé des primes brutes pour 2 milliards de dollars (2,4 milliards de francs) et a enregistré un bénéfice de 57 millions de dollars (70 millions de francs).
Scor a encaissé des primes brutes pour 2,4 milliards d’euros (4 milliards de francs). Son bénéfice s’est monté à 306 millions d’euros (500 millions de francs). Ce bénéfice avait progressé de 134% en l’espace d’un an.

De nombreuses sociétés suisses sont entrées dans le giron d’investisseurs étrangers au cours des dernières années.

Ces dernières semaines, le cas de Sulzer a beaucoup fait parler. Plus de 30% de son capital a été acquis par le groupe autrichien Victory et par la société du milliardaire russe Viktor Vekselberg.

Il y a deux ans, ce même groupe autrichien avait réussi à prendre le contrôle d’Unaxis (anciennement Oerlikon) grâce à un raid hostile.

Victory s’était ensuite “offert” le groupe technologique Ascom.

Il y a quelques semaines, le fonds d’investissements britannique Laxey Partners a pour sa part réussi à acheter en secret plus d’un cinquième du capital du groupe suisse Implenia actif dans le secteur de la construction.

La compagnie aérienne nationale Swiss a quant à elle été reprise par la société allemande Lufthansa.

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