Corruption: Pékin a enquêté sur la division santé de Siemens
(Keystone-ATS) Les autorités chinoises ont enquêté en 2014 pour tenter de déterminer si la division santé de Siemens et ses distributeurs avaient corrompu des responsables d’hôpitaux pour faciliter la vente de matériel médical. L’enquête était restée confidentielle jusqu’à présent.
Elle est à rapprocher de celle qui a visé plusieurs grands noms de la pharmacie en Chine l’an dernier et conduit le groupe britannique GlaxoSmithkline à débourser quelque trois milliards de yuans (391 millions de francs) d’amende pour avoir versé des pots-de-vin.
L’Administration d’Etat du commerce et de l’industrie (SAIC) a accusé Siemens et plusieurs de ses distributeurs d’avoir enfreint la loi sur la concurrence en donnant des équipements médicaux en échange de l’exclusivité de la fourniture des agents chimiques nécessaires pour leur fonctionnement et leur entretien, ont précisé les sources.
Reuters n’a pas pu déterminer si Siemens avait réfuté ces allégations et si des sanctions avaient été prises à l’encontre du groupe ou de ses distributeurs. Un porte-parole de Siemens en Allemagne a dit ne pas être informé de l’enquête et s’est refusé à tout commentaire spécifique.
La SAIC s’est refusée à tout commentaire.
Autres enquêtes en vue?
L’enquête, qui a concerné jusqu’à un millier d’établissements hospitaliers, pourrait préfigurer d’autres procédures visant des fournisseurs d’équipements médicaux, a dit l’une des sources. Parmi les principaux acteurs du secteur présents en Chine figurent General Electric, Philips, Medtronic et Johnson & Johnson.
Siemens a réalisé un chiffre d’affaires total de 6,44 milliards d’euros (6,6 milliards de francs) en Chine en 2014, soit environ 8% de son activité globale. Le conglomérat industriel allemand emploie 32’250 personnes en République populaire, où il est également présent dans le secteur ferroviaire et celui de l’énergie.