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Coulée de Nendaz: à qui la faute?

La rupture d’une conduite du barrage de Cleuson-Dixence a libéré 25 000 m3 d'eau. Keystone

Mercredi soir, trois personnes étaient toujours portées disparues à Nendaz, en Valais. Le glissement de terrain a emporté deux chalets et des bâtiments agricoles. A l´origine de cet accident: la rupture d´une conduite du barrage de Cleuson-Dixence.

«Une déchirure de neuf mètres de long a été constatée dans le blindage du puits», explique Pierre Desponds, directeur de production à Energie Ouest Suisse (EOS). On comprend dès lors mieux pourquoi un geyser de près de cinquante mètres de haut a jailli, même si la conduite est enterrée à plus de cent mètres.

Quelque 25 000 mètres cubes d’eau se sont échappés. «Les vannes ont été stoppées automatiquement, confirme Pierre Desponds. Mais la colonne d’eau en aval est longue d’un kilomètre. Ce qui explique le gonflement du terrain».

L’année dernière, des microfissures avaient été constatées sur le blindage du puits incriminé, et réparées. Pour autant, selon le directeur d’EOS, on ne peut pas affirmer avec certitude que la rupture est due à un problème de soudure. Du moins pour l’instant.

Un mouvement géologique – soit un mouvement naturel du terrain – pourrait en effet très bien être à l’origine de l’accident. «Nous pensons sérieusement à cette hypothèse, conclut Pierre Desponds. D’autant que les roches présentes dans les environs sont de mauvaises qualités. L’enquête nous en dira plus».

Voilà pour les causes. Quant aux responsabilités, elles devront, elles aussi, être déterminées, explique Jean-Pierre Ramseyer, président du conseil d’administration de Giovanola SA à Monthey, l’entreprise qui a construit les blindages de la conduite par laquelle le drame est arrivé.

Quoi qu’il en soit, le directeur de production d’EOS qualifie l’accident de majeur. Et déplore, bien entendu, les conséquences humaines et matérielles qu’il a occasionnées.

Selon la police cantonale valaisanne, une quarantaine de professionnels travaille toujours de concert sur le terrain. Mercredi soir, les recherches se poursuivaient pour essayer de retrouver les trois personnes disparues. En cas de besoin, la protection civile et l’armée pourraient venir en aide aux pompiers et guides engagés depuis mardi soir.

Jean-Louis Thomas

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