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Coup d’envoi pour les greffes d’origine animale

Génétiquement très proche de l'homme, le cochon pourra un jour lui donner son coeur. Mais c'est encore de la musique d'avenir. Keystone Archive

Le Conseil fédéral l'a décidé : la réglementation sur les xénotransplantations entrera en vigueur le 1er juillet prochain. Cependant, les greffes d'organes d'animaux sur l'homme - un sujet toujours controversé - ne sont pas pour demain.

«Il s’agit de mesures plus restrictives que la loi actuelle», tient d’emblée à préciser Theodor Weber, de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Formellement, la Suisse est même l’un des tous premiers pays à avoir légiféré en la matière.

Fruit d’un intense débat parlementaire qui s’est tenu en automne 1999, la nouvelle réglementation fédérale cherche à ménager la recherche scientifique et de possibles débouchés économiques, tout en tentant d’empêcher toutes dérives liées à ces greffes.

Chaque transplantation d’organes, de tissus et même de cellules d’origine animale sur l’être humain devra faire l’objet d’une autorisation de l’Office fédéral de la santé publique.

La réglementation sur les xénotransplantations impose également des mesures très strictes pour éviter la transmission chez l’homme de maladies ou d’infections propres aux animaux.

Comme ce domaine reste encore largement inconnu sur le plan scientifique, la nouvelle réglementation ne peut éviter tous les risques. Raison pour laquelle les futurs transplantés seront suivis médicalement tout au long de leur vie.

Les patients ainsi greffés seront également informés de manière exhaustive sur l’opération et ses conséquences. Ils devront donner leur accord en signant un document.

Avec cette réglementation, la Suisse a donc décidé de prendre les devants. Seules les recherches au niveau cellulaire ont en effet connu un développement important ces dernières années.

«Quant aux transplantations d’organes ou de grands tissus cellulaires, la recherche en est à ses balbutiements. Elle n’a même pas atteint le stade clinique», précise Theodor Weber.

Pour autant, les craintes du public ne sont pas apaisées, même si les possibilités légales de s’opposer à la réglementation sur les xénotransplantations semblent aujourd’hui épuisées.

Frédéric Burnand

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