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Crainte et espoir pour l’aide suisse en Irak

Les élections démocratiques irakiennes, un espoir pour les futures générations. Keystone Archive

Les élections démocratiques de dimanche en Irak ne devraient pas avoir d’effet immédiat sur l’aide que la Suisse apporte à ce pays.

Les activités de la Direction du développement et de la coopération (DDC) dans ce pays dépendent plus de la situation sécuritaire.

Pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle, 14 millions d’Irakiens ont la possibilité d’élire démocratiquement leurs représentants.

Un scrutin que le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) considère comme une «une étape centrale dans le processus démocratique en Irak».

La cheffe du DFAE; Micheline Calmy-Rey, avait d’ailleurs affirmé en juin, après le transfert de souveraineté aux Irakiens, que la Suisse devait se «montrer plus dynamique» en Irak.

Deux millions par année

Mais les activités helvétiques en Irak dépendent de la situation sécuritaire. Et, de fait, les activités de la Confédération devraient se poursuivre «au ralenti» en 2005, indique Jean-Philippe Jutzi.

Selon le porte-parole de la Direction du développement et de la coopération (DDC), les montants débloqués pour l’aide au développement devraient se situer «dans un ordre de grandeur comparable à 2004».

L’aide suisse à l’Irak, estimée initialement à 8,3 millions de francs, a finalement été revue à la baisse l’an dernier, à seulement deux millions de francs.

Plusieurs scenarii

Selon Jean-Philippe Jutzi, il est toutefois difficile d’être plus précis. «Rien ne peut être exclu», a-t-il expliqué, ajoutant que la DDC a préparé «plusieurs scenarii qui pourront être mis en oeuvre en fonction de ce qui se passera sur le terrain», a-t-il expliqué.

Le plus optimiste espère «que les élections contribueront à très court terme à stabiliser la situation et qu’on peut envisager un retour des organisations internationales et des ONG».

Le pire prévoit une dégradation de la situation qui débouchera sur une guerre civile généralisée.

Pour l’heure, la DDC n’a plus aucun expatrié en Irak depuis le retrait en août du chef de son bureau de coordination à Bagdad. Les activités sont pilotées depuis Berne et le bureau de coordination est géré par deux employés irakiens.

Berne se contente d’apporter son soutien à des projets menés par ses partenaires locaux, notamment dans le domaine des soins de santé primaire et de l’assainissement de l’eau.

«Aller plus loin»

Sur le plan diplomatique également, la situation sécuritaire pèse de tout son poids, affirme le chef du bureau de liaison suisse dans la capitale irakienne, l’ambassadeur Martin Aeschbacher.

Actuellement, il est très difficile de faire venir des Suisses en Irak, affirme ce spécialiste du monde arabe. En revanche, plusieurs groupes d’Irakiens ont été invités en Suisse ces derniers mois.

Une vingtaine de jeunes diplomates et d’employés de différents ministères ont ainsi pu suivre une formation dans «tous les domaines de la diplomatie», un autre groupe a suivi une formation en matière de droits de l’homme.

«Il s’agit d’initiatives ponctuelles. Il faut voir comment on pourrait aller plus loin», souligne le diplomate. Martin Aeschbacher espère que le scrutin de dimanche contribuera à une amélioration de la sécurité.

«Mais la situation ne va pas changer du jour au lendemain, ça se fera plutôt de manière graduelle», ajoute-t-il.

Reste que les besoins sont bien là, selon lui. Après plus de quinze ans d’isolement, sous le régime de Saddam Hussein, l’Irak a «des besoins immenses dans tous les domaines», conclut-il.

swissinfo et les agences

14 millions d’électeurs irakiens devraient se rendre aux urnes ce week-end.
280 000 Irakiens sont inscrits sur les listes électorales à l’étranger et vont voter dans 14 pays désignés par la Commission électorale indépendante irakienne pour des élections en Irak (IECI).
En 2004, l’aide suisse en Irak s’est montée à près de deux millions de francs.

– Actuellement, la Direction du développement et de la coopération (DDC) n’a plus aucun employé expatrié en Irak.

– Berne se contente d’apporter son soutien à des projets menés par ses partenaires locaux, notamment dans le domaine des soins de santé primaire et de l’assainissement de l’eau.

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