Affluence record aux Journées de Soleure
44 000 personnes ont fréquenté la 40e édition des Journées de Soleure qui s'est terminée dimanche. C’est près de 10% de mieux que l’an dernier.
257 films ont été projeté durant le festival dont 180 productions de court ou long métrage valorisant prioritairement le cinéma suisse.
A l’heure du bilan, le festival confirme sa popularité même si son programme n’a pas offert de révélations véritablement marquantes.
Le record d’affluence enregistré à Soleure s’explique notamment par la réouverture d’une huitième salle de projection et le succès de la rétrospective dédiée à l’acteur suisse Bruno Ganz.
Les spectateurs ont eu l’occasion de voir «La Chute» d’Oliver Hirschbiegel qui montre les derniers jours d’Hitler dans son bunker de Berlin. L’acteur y campe le Führer de façon magistrale. Ce long métrage sortira bientôt en Suisse romande.
Un public «relax»
Mais une telle affluence a également son revers. Les capacités d’accueil des cinémas ont plus d’une fois atteint leurs limites, principalement le soir.
A l’intérieur, un public relax accueillait avec chaleur tout ce qui lui était montré alors même que les oeuvres étaient inégales. Autrefois, regrettent certains, il n’était pas rare que des mécontents sifflent à la fin de la projection.
Parmi les fictions suisses dévoilées en primeur, le public a surtout apprécié les comédies, les critiques un peu moins. Ce fut le cas de «Alles auf Zucker» de Dani Levy, «Chaos & Cadavers» de Niklaus Hilber, «Drum Bun» (Bon voyage) de Robert Ralston ou du téléfilm «Lago mio» de Jann Preuss.
Public et critiques se sont retrouvés pour saluer la qualité de «Ricordare Anna» de Walo Deuber, un drame familial sur le thème du sida, mais aussi de «Tout un hiver sans feu», autre drame familial signé Greg Zglinski. Ce dernier long métrage a d’ailleurs remporté le Prix du cinéma suisse de la meilleure fiction.
Les documentaires restent la carte de visite du cinéma suisse. Ils cultivent un regard généreux et parfois ironique sur le monde. Quelques-uns, plus militants, témoignent de réalités sociales, tels «Wanakam» de Thomas Isler qui expose le quotidien de réfugiés tamouls en Suisse pour questionner la politique d’intégration.
Coup de pouce aux Romands et aux Tessinois
En marge des projections, les professionnels guettaient la venue de Pascal Couchepin après sa critique l’été passé du système d’attribution des subventions. Le ministre de la Culture leur a dit de rester réalistes car les dépenses fédérales pour le cinéma sont plafonnées pour ces prochaines années.
Le conseiller fédéral leur a réaffirmé qu’un film n’est réussi que s’il trouve son public. Il a néanmoins donné un coup de pouce aux Romands et Tessinois sous forme d’une aide de 800 000 francs durant trois ans qui vise à promouvoir le cinéma suisse dans ces régions.
Autre bonne nouvelle: le succès a touché davantage de films suisses en 2004. De ce fait, le système d’aide liée au succès géré par l’Office fédéral de la culture va dégager 5,4 millions de francs de bonifications, soit
250 000 francs de mieux que l’année précédente.
Les responsables des 40es Journées de Soleure disposaient d’un budget de 1,5 million de francs. La prochaine édition est prévue du 16 au 22 janvier 2006.
swissinfo et les agences
Les chiffres principaux de la 40e édition des Journées de Soleure:
44 000 spectateurs (+10% par rapport à 2004)
257 films
180 productions valorisant le cinéma suisse
1,5 millions de buget pour la manifestation
Les prix distribués lors des Journées de Soleure 2005:
– Meilleur documentaire: Stefan Schwietert pour «Accordion Tribe»
– Meilleure fiction: Greg Zglinski pour «Tout un hiver sans feu»
– Meilleur film d’animation: Carlo Ippolito pour «Un’altra città»
– Meilleur court métrage: Alexander Meier pour «Chyenne»
– Meilleur rôle principal: Roeland Wiesnekker dans «Strähl», de Manuel Flurin Hendry
– Meilleur rôle secondaire: Johanna Bantzer dans «Strähl»
– Prix spécial du jury: le caméraman Filip Zumbrunn
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