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Claude Goretta, l’un des artisans suisses de la Nouvelle vague, n’est plus

Glaude Goretta
«J'ai toujours eu le souci constant de me faire l’interprète de gens ne disposant pas du pouvoir ou des capacités de s’exprimer. J’ai toujours regardé vers le bas. C’est sans doute lié à mon origine familiale modeste.» Claude Goretta. Keystone / Sandro Campardo

Décédé mercredi à 89 ans, Claude Goretta s’est fait connaître dans les années 70 avec L'Invitation puis La Dentellière, un film qui a révélé l’actrice Isabelle Huppert. Avec Alain Tanner, Michel Soutter et Yves Yersin, le cinéaste genevois incarnait le Nouveau cinéma suisse des années 68.

Le cinéaste avait tourné La Dentellière en 1977, avec comme principale protagoniste la toute jeune Isabelle Huppert. Avec près de 250’000 entrées, cette réalisation est l’un des 20 plus grands succès du cinéma suisse.

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Claude Goretta était l’un des auteurs les plus importants et les plus productifs de la scène helvétique, et surtout un des grands représentants de la Nouvelle vague française et du Nouveau cinéma suisseLien externe.

Comme le relèveLien externe le Dictionnaire historique de la Suisse, «des œuvres comme L’invitation (prix spécial du jury au festival de Cannes 1973), La dentellière (prix du jury œcuménique au festival de Cannes, 1977), La mort de Mario Ricci (1983) ou Si le soleil ne revenait pas, d’après Ramuz (1987) connurent une très large diffusion internationale.»

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Cinéaste des humbles

«Claude Goretta était certainement l’un des plus grands cinéastes suisses et du monde francophone», a déclaré jeudi le directeur de la Cinémathèque suisseLien externe Frédéric Maire. Il a fait une carrière foncièrement francophone entre Suisse et France, rappelle-t-il.

Cinéaste profondément humaniste, Claude Goretta était imprégné de l’expérience accumulée à la Télévision suisse romande (future RTSLien externe), pour laquelle il a travaillé en signant des documentaires et des reportages pour l’émission Continents sans visa, ancêtre de l’actuel Temps Présent. Beaucoup de ses scénarios et films reflètent cet intérêt pour les gens et pour le monde, observe Frédéric Maire, cité par l’ATS.

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La télévision, sa maison

Claude Goretta a en effet commencé sa carrière comme réalisateur à la télévision dès 1958, après avoir travaillé aux archives du British Film Institute, à Londres, avec son ami Alain Tanner. Ils y tournent Nice Time (1957), un film qui dresse le portrait du monde de la nuit à Piccadilly, avec ses prostituées et ses jeunes fêtards.

Claude Goretta a toujours gardé un pied à la télévision, qu’il considérait comme sa maison, car il était conscient qu’il arrivait à toucher un public différent, qui ne va pas forcément au cinéma. Télévision et cinéma, Claude Goretta vivait parfaitement avec ces deux réalités, qu’il n’a jamais estimées comme antagonistes.

En 2011, âgé de 82 ans, il réaffirmait qu’il s’était toujours senti libre de faire ce qu’il voulait à la télévision, qu’il considérait comme «un terrain de découverte formidable».

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