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Hans Ruesch: décès d’un aventurier

Hans Ruesch: un destin hors du commun. hansruesch.net

Hans Ruesch, ancien pilote de Formule 1, romancier adapté à Hollywood et défenseur des droits des animaux, est mort lundi à Massagno, au Tessin. Il avait 94 ans.

Relativement mal connu en Suisse, il en était pourtant un des auteurs les plus lus, surtout grâce à ses pamphlets contre l’industrie pharmaceutique et la vivisection.

Né en mai 1913 dans une famille d’industriels suisses établis à Naples, Hans Ruesch apprend dès la naissance l’italien avec sa mère et l’allemand avec son père, également archéologue, spécialiste du site de Pompéi.

Il suit ses classes élémentaires en Italie avant de rentrer au pays à l’âge de 12 ans pour y terminer sa scolarité et apprendre le français.

Passionné d’automobile, il ne reste pas longtemps à l’Université de Zurich. A 19 ans, il fait ses débuts sur les circuits, au volant d’une MG. Dans les années 30, il remportera pas moins de 37 courses pour les écuries Alfa Romeo et Maserati, dont le Grand Prix de Grande-Bretagne en 1936.

Sur grand écran

L’année suivante, il publie son premier roman (en allemand) sur le monde de la course automobile. Parti chercher fortune aux Etats-Unis, il le traduira lui-même en anglais et parviendra à le vendre à Hollywood, qui en tire en 1955 «The Racer» («Le cercle infernal» en français), un film de Henry Hathaway, avec Kirk Douglas.

Rentré en Europe après la Seconde Guerre mondiale, Hans Ruesch tente en 1953 un retour à la course automobile, dans un rallye en Italie, qui l’oppose à un certain Juan Manuel Fangio. Victime d’une sortie de route, sa Ferrari percute un groupe de spectateurs, dont l’un est tué sur le coup.

Fangio remporte la course et Ruesch ne courra plus jamais. Il se consacre entièrement à l’écriture, affinant un style que d’aucuns ont comparé à celui d’un Jack London.

Son roman polaire «Top of the World» se vend à un million d’exemplaires aux Etats-Unis et lui vaut une deuxième consécration hollywoodienne en 1959, en devenant «Les Dents du diable», film de Nicholas Ray, avec Peter O’Toole et Anthony Quinn dans le rôle principal, celui d’un chasseur esquimau.

Contre l’industrie pharma

Amoureux des animaux depuis son enfance, Hans Ruesch se mue dans les années 70 en fervent militant anti-vivisection. Publié pour la première fois en italien en 1976, son livre «L’impératrice nue ou La grande fraude médicale» fait scandale, mais lui vaut à nouveau des lecteurs par millions.

Il sera suivi de quelques ouvrages du même genre, dénonçant l’expérimentation animale, l’industrie pharmaceutique et le système médical. Dernier en date, «La fille de l’impératrice» était paru l’an dernier, en italien.

swissinfo

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