Des perspectives suisses en 10 langues

Le «Böögg» annonce un été mitigé

Dans quelques secondes, le "Böögg" va perdre sa tête. Keystone

Cette année, le bonhomme hiver de la fête zurichoise du Sechseläuten a mis presque 19 minutes à perdre sa tête. Ce qui n’annoncerait pas un été torride.

Qu’on y croie au non, le fait est que le «Böögg» de 2003, année de canicule historique, avait brûlé plus de trois fois plus vite.

C’est la présidente du gouvernement fribourgeois Ruth Lüthi qui a mis le feu lundi à 18.00 heures au bûcher au sommet duquel trône le «Böögg». Le canton de Fribourg était en effet cette année l’hôte d’honneur de la fête du Sechseläuten à Zurich.

Cette année, le bonhomme hiver, bourré de pétards, a vu sa tête exploser un peu tardivement, soit 18 minutes et 51 secondes après l’allumage, ce qui selon la tradition annonce une météo variable durant l’été à venir.

Il est bien connu en effet que plus le «Böögg» explose tardivement, plus l’été sera pluvieux. Ainsi, à l’aube de l’été caniculaire de 2003, il avait brûlé dans le temps record de 5 minutes et 42 secondes.

Pour la quarantième fois, le bonhomme a été fabriqué par le relieur Heinz Wahrenberger, qui crée chaque année un détail inédit à cette sorte de bonhomme de neige d’une hauteur de 3 mètres 40, fait essentiellement de faisceaux de bois, de coton et de pétards.

Ainsi, le «Böögg» de cette édition 2005 avait deux «vésuves» déposés sur la tête, mais on a eu de la peine à les distinguer au milieu des flammes environnantes.

Parmi les invités au cortège précédant la mise à feu, on remarquait la présence du ministre de Justice et Police (et bon zurichois) Christoph Blocher, de nombreux élus de divers cantons, de la Misse Suisse en titre Fiona Hefti et de l’astronaute Claude Nicollier.

Environ 3’500 membres des corporations ont participé à la fête avec 1’300 musiciens, un millier d’enfants, de troupes entières de cavaliers, le tout devant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs.

A noter que cette tradition n’est pas propre à Zurich. Ainsi, dans la vallée italophone de Poschiavo, dans le canton des Grisons, on brûle la «Vegia» à la fin du carnaval et le «Popocc da marz» le premier jour du mois de mars. Et à Monthey, en Valais, on allume aussi un bûcher pour le Bonhomme Hiver, qui est brûlé au terme d’un procès en règle le dernier jour du carnaval.

swissinfo et les agences

– Le «Sechseläuten» est la fête du printemps et signifie «qui sonne à six heures».

– Pendant des siècles, c’est l’équinoxe de printemps qui marquait le passage de 17 à 18 heures pour le signal de la fin du travail au clocher de la cathédrale.

– La fête du Sechseläuten commence le vendredi avec l’ouverture officielle, puis se poursuit le samedi et le dimanche par un cortège des enfants et se clôt le lundi avec le défilé des corporations et de leurs invités.

– Depuis 1999, un cortège féminin a lieu sur un parcours différent, avant celui des corporations masculines.

– La fête culmine le lundi à partir de 18 heures par la mise à feu du bonhomme hiver, le «Böögg». La tradition veut qu’une combustion rapide signale un été beau et chaud.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision