Locarno rend hommage à Verhoeven
Vendredi soir sur la Piazza Grande de Locarno, le cinéaste néerlandais Paul Verhoeven recevra un «Léopord d'honneur». La cérémonie sera suivie de la projection de «Hollow Man», sa dernière oeuvre.
En 1995, «Showgirls» se faisait massacrer par la critique, avec une belle unanimité internationale. Cinq ans plus tard, son réalisateur semble jouir d’une véritable «top-credibility» auprès des festivals suisses: après avoir bénéficié ce printemps d’une rétrospective lors du 1er Festival international du film fantastique de Neuchâtel, le voici donc désigné «Léopard d’honneur» du 53e Festival international du film de Locarno.
Né en 1938 à Amsterdam, Verhoeven a consacré ses années soixante au court-métrage. En 1971, son premier long, «Wat zien ik?», plus connu sous le nom de «Business is Business», fera un tabac en Hollande.
Sa carrière internationale va réellement débuter avec «Flesh and Blood», un formidable voyage médiéval, sombre, violent et éminemment sexué. Quant au véritable succès planétaire, il l’atteindra en 87 avec «Robocop», qui sera suivi en 90 par «Total Recall». Et bien sûr, en 92, par la bombe «Basic Instinct», qui démontrera grâce à Sharon Stone que l’érotisme peut être à la fois brûlant et glacé.
Violence, pouvoir de la sexualité, héros fissurés… Paul Verhoeven est un réalisateur controversé, qui a toujours su à la fois brusquer le public et néanmoins l’amener à ses films. Tout en énervant copieusement la critique.
Les liens entretenus par Locarno et Verhoeven ne datent pas d’aujourd’hui. En 1964, son court-métrage «Het Feest» avait reçu une mention spéciale du jury. Et en 1999, la parodie «Starship Troopers» avait été projetée sur la Piazza Grande, comme le sera cette année le très attendu «Hollow Man».
Vendredi soir, Paul Verhoeven rejoindra donc la liste des personnalités qui ont été gratifiées d’un «Léopard d’honneur», un prix institué en 1989. Parmi elles, Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, Samuel Fuller, Manuel de Oliveira, Werner Shroeter, Bernardo Bertolucci, Joe Dante ou Daniel Schmid. Vous avez dit «éclectisme»?
Bernard Léchot
Plus
Le lieu d’origine, une bizarrerie propre à la Suisse
Plus
L’Américain qui a abandonné l’art pour explorer le côté bizarre de la Suisse
Plus
Huit graphiques pour comprendre les relations économiques entre la Suisse et l’UE
Plus
Toujours plus de personnes juives songent à quitter la Suisse
Plus
Un pont mobile qui n’existe qu’en Suisse
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.