Petites fugues helvétiques à Namur
Du 22 au 30 septembre se tient le 15ème Festival du film francophone de Namur, en Belgique. La Suisse en est l´hôte d´honneur.
Le cinéma suisse, hôte d’honneur d’un festival international? Vu d’ici, on en est à la fois réjoui et étonné… En effet, le 7ème art helvétique semble plutôt traverser une zone de turbulences, ou de marasme, tout dépend de l’angle choisi. La situation serait-elle analysée différemment de l’étranger?
Pas vraiment, comme l’explique Dany Martin, déléguée générale du festival: «L’an passé, on s’est retrouvé avec un long-métrage qui s’appelle «Pas de café, pas de télé, pas de sexe», de Romed Wyder, et on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas grand chose d’autre qui sortait à ce moment-là. Alors on s’est proposé de mettre les jeunes réalisateurs suisses face aux anciens, notamment Alain Tanner.»
Mais voilà… Les «anciens» ont refusé de se déplacer. L’arthrite empêcherait-elle les dinosaures de voyager? «Manifestement, ils ne veulent plus trop entendre parler de cinéma suisse, justement. On dirait qu’il y a une sorte de complexe à être Suisse», analyse lucidement Dany Martin.
Pour mieux comprendre la situation du cinéma helvétique, le Festival de Namur proposera donc une rencontre entre jeunes cinéastes et producteurs, cela se passera le mardi 26 septembre, dans le cadre de la Journée Suisse.
Au-delà des débats, les spectateurs belges pourront découvrir une vingtaine d’oeuvres en provenance de Suisse romande. Ainsi, dans le cadre de la compétition officielle figurent «Azzuro», du Valaisan Denis Rabaglia et «Mondialito», du Genevois Nicolas Wadimoff, un réalisateur qui avait remporté en 97 le «Bayard d’or» – récompense suprême à Namur – avec son premier film, «Clandestins».
Dans la catégorie courts-métrages, on peut signaler la présence de «Sans fin», de Rafael Wolf. Et puis deux documentaires suisses sont en compétition dans la section qui leur est réservée: «Les Bas-fonds» de Denise Gilliand et «Delphine Seyrig, portrait d’une comète» de Jacqueline Veuve.
Une rétrospective permettra de voir ou de revoir «L’Homme des casernes», toujours de Jacqueline Veuve, ainsi que deux grands classiques des années 70: «La Salamandre» d’Alain Tanner et «Les Petites fugues» d’Yves Yersin. Par ailleurs, une exposition de 30 affiches sur l’histoire du cinéma suisse, des années 20 à nos jours, sera visible pendant tout le festival.
Bernard Léchot
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