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Décès de l’ancien chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle

(Keystone-ATS) L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle est décédé vendredi à l’âge de 54 ans. Il est mort des suites d’une leucémie, a annoncé sa fondation caritative sur sa page Facebook.

Ancien dirigeant du parti libéral FDP, cet avocat de profession avait été le vice-chancelier d’Angela Merkel entre 2009 et 2013, lors du deuxième gouvernement dirigé par la chancelière conservatrice.

En juin 2015, sa fondation avait annoncé qu’il était atteint “d’une forme aiguë de leucémie” et qu’il se trouvait “sous traitement médical en vue d’un complet rétablissement”.

“Je veux vivre encore”

Cet hiver, il avait publié un livre racontant sa maladie. “Je veux absolument vivre encore”, avait-il déclaré en novembre dans un entretien à l’hebdomadaire Der Spiegel.

M. Westerwelle avait été le premier membre d’un gouvernement allemand ouvertement homosexuel. Il vivait avec un homme d’affaires de Cologne, Michael Mronz, avec lequel il avait signé un contrat d’union civile.

Sur la page internet de la Westerwelle Foundation, un message signé des deux hommes déclare: “Nous avons combattu. Nous avions l’objectif en vue. Nous sommes reconnaissants pour ce temps ensemble si génial. L’amour reste. Guido Westerwelle et Michael Mronz, Cologne, le 18 mars 2016”.

Critiqué

Ce grand homme mince et élégant était arrivé aux commandes de la diplomatie allemande sans expérience en la matière après avoir présidé à la renaissance de son parti. Lors des élections de 2009, le FDP avait en effet réuni près de 15% des voix et s’était imposé comme le partenaire de la CDU de Mme Merkel pour gouverner.

Son passage au ministère des Affaires étrangères a été très critiqué en Allemagne. Certains jugeaient qu’il connaissait mal ses dossiers. Lors de ses derniers mois à cette fonction, il était à la manoeuvre durant la crise politique ukrainienne qui s’est soldée en février 2014 par la fuite du président Viktor Ianoukovitch, acculé par les manifestations d’opposition.

Durant son mandat à la tête de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle a rencontré à de nombreuses reprises ses homologues suisses Micheline Calmy-Rey, puis Didier Burkhalter. Parmi les pommes de discorde entre les deux pays figuraient les questions fiscales et le dossier du bruit des avions autour de l’aéroport de Zurich.

Le ministre allemand s’est également rendu à plusieurs reprises en Suisse, notamment à Genève, pour des négociations sur le nucléaire iranien avec ses collègues du groupe “P5+1”.

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