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Dépit et reproches après l’élimination de la Nati

Keystone

Un but des Turcs dans les arrêts de jeu et c'en était fait des espoirs suisses. L'équipe suisse de football éliminée de «son» Euro, la presse joint les critiques à la tristesse.

«La Suisse se noie», titre Le Matin, qui résume le match: «La pluie, la joie… et les larmes». Manière de rappeler que les Suisses ont su mieux que les Turcs faire «avec» le véritable déluge qui a frappé Bâle en milieu de première mi-temps.

Les Suisses ont marqué, avant d’être repris et battus… Manque de réalisme et de capacité à concrétiser.

«Le rêve avorte à la 92e minute», titre la Basler Zeitung. «La fin brutale du rêve de l’Euro», pleure en écho le Tages Anzeiger. «Tout donné, tout perdu», reprend le Bund.

«Fini! Dehors! Passé!», rugit pour sa part le Blick. Les arrêts de jeu commencés, la tension est à son comble, les Suisses sont de nouveau à l’offensive. Contre-attaque des Turcs. A Zurich (siège du journal), le ciel tonne, à Bâle, où se déroule le match, les Turcs marquent. «Nous sommes les champions d’Europe de la malchance», s’écrie le quotidien de boulevard.

Dur pour Köbi

Les Suisses ont perdu après un «grand match», estime le Tages Anzeiger. L’élimination est «amère». Elle l’est surtout pour Köbi Kuhn, l’entraîneur, qui a encore manqué un rendez-vous juste avant de partir.

«Une défaite amère à domicile (…), après avoir mené (…), ce bilan accablant est le moment le plus noir de l’ère Köbi Kuhn analyse la Balser Zeitung. Pire même que la phase finale cafardeuse au Portugal en 2004».

Le Temps joue la clairvoyance. Si frustration et tristesse prévalent, «la lucidité nous obligent à reconnaître que les costards successifs que la Suisse s’était elle-même taillés – candidat au titre de champion dans un premier temps, puis quart de finaliste en puissance – étaient disproportionnés. Essayé, pas pu.»

Seul regret pour le journal édité à Genève: la Nati n’a pas eu «la possibilité de se mesurer au gratin continental avec toutes ses forces vives. [Référence à la blessure du buteur Frei surtout]»

Plus d’humilité

«Il ne suffit pas de crier son ambition sur tous les toits pour se retrouver meilleur» lance de son côté 24heures, qui en appelle dorénavant a plus d’humilité. Le journal lausannois a la dent dure et titre son édito «L’équipe de Suisse s’est trompée de campagne».

Aux multiples sollicitations de la publicité, les Suisses auraient dû préférer l’entraînement, estime en effet 24heures. «C’est dans le travail sur le terrain, dans la minutie qu’il convient d’apporter à la mis en place qu’ils étaient attendus. On doute que cette tâche ait été accomplie avec toute la compétence souhaitable.»

En dehors du terrain à Bâle, la défaite a fait perdre les nerfs à quelques fans. Mais grâce à ses interventions rapides, la police a pu éviter les débordements entre esprits échauffés des deux camps. Vingt-cinq personnes ont été interpellées.

swissinfo, Pierre-François Besson

L’équipe de Suisse a perdu contre la Turquie par 2 à 1 mercredi soir à Bâle. Cette défaite, après celle concédée en ouverture de l’Euro contre la Tchéquie (1-0) rime avec élimination.

La Nati jouera dimanche un match «pour beurre» contre les Portugais, déjà qualifiés pour les quarts de finales après deux victoires.

Cette élimination de l’Euro clôt l’ère de Köbi Kuhn à la tête de l’équipe nationale. L’Allemand Ottmar Hitzfeld en sera le nouvel entraîneur.

«Sur un pré digne des gras alpages alentours», les Suisses se sont d’abord montrés les plus entreprenants, constate l’Equipe. L’orage s’éloignant, «le pelouse retrouvait un peu de ses qualités et la Turquie avec».

Le journal estime l’égalisation turque «méritée». Dans une dernière demi-heure hachée par les fautes, ce sont encore [les Suisses] qui se procuraient la meilleure situation. Mais c’est bien Arda qui les éliminait dans le temps additionnel, constate sobrement l’Equipe.

Le Monde note pour sa part que «la Turquie a frappé un gros coup en éliminant la Suisse». Pour le journal parisien, «la Turquie a fait preuve d’une grande force morale pour renverser une situation bien mal engagée.» Quant à la Suisse, elle n’a «pas démérité».

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