Débâcle suisse et triomphe autrichien
Gonflés à bloc, trop sûrs de leur fait peut-être, les Suisses ont sombré corps et biens, samedi, sur le tracé mythique du Lauberhorn.
«Je ne comprends pas. Nous voulions tous bien faire ici à Wengen, c'était important!» Dans l'aire d'arrivée de la plus longue descente de Coupe du monde, Bruno Kernen (14e) est dépité.
Une journée noire
A l'image de ses coéquipiers, la désillusion et l'incompréhension peuvent se lire sur son visage. La déroute suisse est totale. Pas un seul représentant parmi les dix premiers (Cavegn 12e, Hoffman 13e, Kernen 14e).
«La déception est énorme, je pensais vraiment pouvoir me battre pour une place sur le podium», confirme Didier Cuche (22e). Avant de tenter une explication: «Il faisait plus chaud aujourd'hui et sur le haut de la piste la neige s'est transformée. Il fallait se caler dans les traces des concurrents précédents pour ne pas être freinés.»
Motivés et ambitieux, les Suisses avaient pourtant donné l'impression lors des entraînements qu'ils avaient les moyens de s'imposer à nouveau sur leurs terres. Privés de victoire, et même de podium sur la piste du Lauberhorn depuis huit ans, ils espéraient mettre fin au cauchemar. Un leurre.
Triplé autrichien
Sous le soleil et devant les yeux ébahis des 24 500 spectateurs présents tout au long du tracé, les Autrichiens ont - une nouvelle fois - réalisé une véritable démonstration.
En trustant les trois premières places du podium, Eberharter, Trinkl et Josef Strobl donnent un goût encore un peu plus amer à la débâcle helvétique. Il faut dire que depuis 1982 (Weirather, Resch, Wirnsberger), la domination des coureurs de la Wundermannschaft n'avait été aussi insolente.
«M'imposer ici, sur ce superbe tracé, est une réelle satisfaction. Il s'agit de ma première victoire dans une grande classique et je n'ai pas terminé trop épuisé.» A l'heure de l'analyse, Stephan Eberharter ne cachait pas sa satisfaction.
De retour à la compétition après des mois d'absence, Hannes Trinkl avouait, quant à lui, goûter à nouveau avec délectation aux joies du podium «Je rêvais à un tel come-back mais je n'osais y croire.» Victorieux en 2000, Josef Strobl pense avoir laissé échapper la victoire dans la partie médiane de la course.
Battus sur leurs terres par leurs éternels rivaux, les Suisses ont désormais une semaine pour digérer leur échec. Ils se doivent d'oublier au plus vite cette journée noire et se concentrer sur les prochaines échéances de Kitzbühel. La revanche
Mathias Froidevaux, Wengen

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