Débrayage pour contester les indemnités de licenciement
(Keystone-ATS) A Genève, les ouvriers travaillant sur les chantiers de la liaison ferroviaire CEVA gérés par la société EVI ont débrayé mercredi. Ils contestent les maigres indemnités de licenciement octroyées par l’employeur, actif dans le gros oeuvre.
En juin, le syndicat Unia dénonçait le licenciement collectif de 206 travailleurs sans plan social. Sous la pression, l’entreprise Eaux Vives Infra SA (EVI), qui appartient au consortium SGS créé par la société Vinci pour travailler sur les chantiers du CEVA, acceptait en juillet d’entrer en négociation. Or le résultat des discussions n’est pas acceptable, a critiqué mercredi le syndicat.
D’abord, les indemnités proposées par EVI pour le personnel licencié équivalent à moins d’un mois de salaire. Ensuite, le personnel fixe affecté à un autre chantier en Europe voit ses conditions salariales baisser sans aucune compensation. Enfin, rien n’est prévu pour le personnel intérimaire, qui représente plus de 40% des salariés et qui a travaillé depuis plus de deux ans pour EVI.
Le personnel demande des indemnités pour les trois catégories d’employés, a expliqué devant les médias Yves Mugny, secrétaire syndical responsable du secteur de la construction. Le délai était fixé à mardi midi. Les chantiers seront bloqués mercredi toute la journée si EVI ne fait pas de nouvelle proposition dans ce sens. Le personnel décidera en fin d’après-midi de la suite.
Trop d’intérimaires
Unia s’étonne du taux incroyablement élevé de temporaires sur ces chantiers. Alors que l’introduction de la responsabilité solidaire renforcée visait à régler le problème de sous-enchère salariale, Alessandro Pelizzari, secrétaire général, déplore une nouvelle tendance à la précarisation des conditions de travail.
« La responsabilité de l’employeur en matière d’indemnités de départ doit être la même que pour les employés fixes car le travail est le même », a avancé M. Pelizzari. Il en va aussi de la responsabilité des autorités dans l’attribution des marchés publics. « Cette entreprise a été choisie car c’était la moins cher », a-t-il critiqué.
Selon Yves Mugny, la société EVI a indiqué que la direction du CEVA était d’accord avec la proportion de travailleurs temporaires. Interrogé par le syndicat, le directeur du projet a déclaré qu’il avait recommandé de ne pas dépasser les 30% d’intérimaires. Unia affirme n’avoir jamais été informé d’une telle volonté dans le cadre de la cellule d’accompagnement tripartite des travaux.