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Déchets radioactifs: le problème reste à creuser

Benken, dans le Weinland zurichois, un site possible pour la future "poubelle nucléaire". Keystone

La Suisse peut et doit enterrer ses déchets nucléaires, mais pas forcément dans le Weinland zurichois. Le gouvernement veut des alternatives.

Le dépôt définitif est prévu à l’horizon 2040. Le choix du site se fera selon des critères de sécurité et d’aménagement du territoire, mais comporte aussi un aspect politique.

Le stockage final des éléments combustibles irradiés, des déchets hautement radioactifs vitrifiés et des déchets moyennement radioactifs à vie longue provenant des centrales nucléaires est possible en Suisse.

Pour le gouvernement, la cause est entendue: la faisabilité technique de cette fameuse «poubelle nucléaire» que la Suisse cherche à réaliser depuis 30 ans est démontrée.

Mais cela ne signifie pas les forages définitifs commencent demain. En réalité, on en est encore très loin. Selon le gouvernement la procédure de sélection des sites d’implantation, prévue en trois étapes, débutera en 2007.

L’objectif est de disposer d’un dépôt pour les déchets hautement radioactifs en 2040 et d’un dépôt pour les déchets faiblement et moyennement radioactifs si possible avant cette date.

Un choix très délicat

Après des années d’étude des roches cristallines et sédimentaires, la Nagra (Société coopérative nationale pour l’entreposage des déchets radioactifs) a fait part de sa préférence pour l’opaline argileuse du Weinland, au nord du canton de Zurich.

Mais à la demande du ministre de l’énergie Moritz Leuenberger, elle a également dû rédiger un rapport sur les alternatives possibles. Présenté l’an dernier, ce document énumère plusieurs sites envisageables, dans les cantons de Soleure et d’Argovie.

Le choix se fera dans le cadre du plan sectoriel «dépôts en couches géologiques profondes». Parmi les critères prioritaires qui devront être pris en compte figure la sécurité, avec pour objectif de garantir la protection de l’être humain et de l’environnement à long terme.

Les aspects socio-économiques, l’aménagement du territoire et la participation des régions concernées joueront aussi un rôle
important.

Eviter un nouvel échec

Le gouvernement se prononcera sur la partie «conception générale» de ce plan sectoriel en été 2007, après une dernière conciliation avec les cantons.

L’idée est de disposer du maximum d’éléments possibles pour éviter de répéter l’échec du dépôt prévu au Wellenberg, refusé en 2002 par le peuple du demi-canton de Nidwald.

swissinfo et les agences

– Depuis le 1er février 2005, la nouvelle loi sur l’énergie atomique exige que les déchets atomiques produits en Suisse soient stockés dans le pays.

– Une partie du combustible nucléaire utilisé dans les centrales nucléaires suisses est exportée vers les usines de retraitement de La Hague (France) et de Sellafield (Angleterre).

– La Suisse est obligée de reprendre au moins 12 m³ par année de ses déchets hautement radioactifs. Actuellement, ils sont temporairement stockés à Würenlingen, dans le Canton d’Argovie.

La Suisse compte quatre centrales nucléaires et cinq réacteurs.
La première centrale à été mise en service en 1969 (Beznau I).
En moyenne, 38% (jusqu’à 45% en hiver) de la production suisse en énergie électrique sont couverts par des centrales nucléaires.
La Suisse ne dispose encore d’aucun lieu de stockage des déchets radioactifs.

– La Société coopérative nationale pour le stockage géologique de déchets radioactifs (Nagra, anciennement Cedra en français) a été chargée par la Confédération et les exploitants des centrales nucléaires de trouver une solution durable à l’entreposage des déchets radioactifs.

– Pour l’heure, la Nagra gère un site de stockage provisoire à Würenlingen (Argovie). Mais, pour le long terme, la société doit encore trouver deux sites situés dans des couches géologiques profondes. Ses projets se heurtent régulièrement à l’opposition des populations locales.

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