
Prévention sida: l´exemple suisse au service de l’Afrique

En matière de prévention du sida, la Suisse peut se targuer de résultats encourageants et exemplaires. Du 9 au 14 juillet, une délégation helvétique fera d´ailleurs part de son expérience à la Conférence mondiale sur le sida, à Durban, en Afrique du Sud.
C’est une première: en douze éditions, la Conférence ne s’était encore jamais tenue dans un pays du Sud. Cette présence en terre africaine paraît pourtant fort à propos, à l’heure où le continent noir recense à lui seul 23 des 33 millions de personnes infectées par le virus VIH dans le monde.
Dire que le sida est un fléau des pauvres est un euphémisme aujourd’hui, alors que 95 pour cent des séropositifs et des malades vivent dans les pays en voie de développement.
Récemment, cinq compagnies pharmaceutiques se sont engagées à diviser par dix les prix des médicaments qui permettent d’atténuer les effets de la maladie. Mais, à 1500 dollars par année, une trithérapie reste encore largement hors de portée de la plupart des malades.
Le seul espoir réside donc dans la prévention. Et c’est justement pour en parler que les 30 membres de la délégation helvétique se rendent en Afrique du Sud.
En Suisse, en effet, les campagnes de prévention de l’Office fédéral de la santé publique ont permis de diviser par trois le nombre des infections par le VIH en dix ans. De 2000 nouveaux cas par an au début des années 90, on est tombé aujourd’hui à 600.
L’expérience ainsi accumulée ne pourra que profiter aux responsables de la santé d’un pays comme l’Afrique du Sud, où l’épidémie se propage à raison d’une personne infectée à la minute.
Les Suisses sont toutefois bien conscients que les méthodes appliquées ici ne sont pas directement transposables là-bas. En Afrique, la sexualité et la drogue restent le plus souvent des sujets tabous, et les femmes ne sont simplement pas en position d’exiger de leurs partenaires le port du préservatif.
Mais malgré ce tableau très noir, on note quelques signes encourageants. Un exemple: dans certains pays, on commence en effet à admettre très officiellement que le sida existe et qu’il faut absolument investir dans les campagnes de prévention.
Marc-André Miserez

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