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Depuis un siècle au service des plus pauvres

Le ministre de l'Intérieur Pascal Couchepin (à gauche) avec l'ancien président de la CSIAS Rudolf Mittner. Keystone

La Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS) a célébré ses cent ans jeudi à Lucerne, en présence du ministre de l’Intérieur Pascal Couchepin.

Dans son discours, le conseiller fédéral radical a insisté sur la nécessité de trouver de nouvelles solutions pour faire face à l’explosion des dépenses sociales.

La CSIAS a fêté un siècle d’activités sociales jeudi à Lucerne. Une journée de festivités qui s’inscrit dans le cadre d’une semaine de débats sur le thème «Suisse sociale – Europe sociale».

Dans son discours, le ministre de l’Intérieur Pascal Couchepin a rappelé que «la crise économique des années 90 avait fortement sollicité les assurances sociales».

Avant d’ajouter: «Face aux défis, le système de protection sociale n’a pas failli. Les assurances sociales versent par année plus de 100 milliards de francs de prestations et l’aide sociale, environ 3 milliards.»

«Jobs à 1000 francs»

Pascal Couchepin a insisté sur l’importance de l’intégration professionnelle. Il faut à tout prix la promouvoir, «au besoin par des incitations financières», a-t-il déclaré, faisant allusion au projet alémanique de «jobs à 1000 francs».

Ce projet zurichois prévoit la création de places de travail en collaboration avec les entreprises privées. Il s’agirait de jobs délimités dans le temps et qui ne nécessitent pas de qualification. Le patron les rétribuerait à hauteur de 1000 francs par mois. Le reste du salaire serait payé par l’aide sociale.

L’idée suscite un vif débat en Suisse alémanique. Sans donner son avis sur le projet lui-même, le ministre s’est toutefois réjoui que la question de la réinsertion des bénéficiaires de l’aide sociale soit au coeur du débat.

«Quand on voit l’explosion des chiffres des dépenses sociales à Zurich et à Bâle, il est certain qu’il faut penser à des remèdes nouveaux, a-t-il commenté. Il convient de privilégier les mesures qui augmentent les chances de reprendre contact avec le monde professionnel et de sortir de l’aide sociale. Il n’y a rien de pire que l’inactivité».

Le droit à la dignité

Le président de la Conférence Walter Schmid a pour sa part rappelé la Constitution qui garantit une aide aux citoyens dans le besoin pour leur permettre de vivre dignement.

Un objectif qui se situe au centre de l’activité de la CSIAS. Fondée en 1905, elle s’appelait alors «Conférence des institutions d’assistance aux pauvres». A l’époque, il n’y avait ni assurance vieillesse, ni assurance maladie obligatoire. 10% de la population était assistée, comme l’a rappelé Pascal Couchepin.

Aujourd’hui, la Conférence suisse des institutions d’action sociale sert avant tout de canal de transmission entre les institutions politiques et les spécialistes qui travaillent sur le terrain. Tous les cantons font partie de la CSIAS, ainsi qu’un millier de villes, communes ou institutions privées.

«Dans un monde idéal, il n’y aurait pas de place pour votre Conférence», a conclu le ministre de l’Intérieur, s’adressant à la CSIAS. Mais comme nous en sommes loin, souhaitons-lui de durer et de rester un interlocuteur de premier plan de la politique sociale suisse.»

swissinfo et les agences

En Suisse, quelque 300’000 personnes bénéficient de l’aide sociale.
L’aide sociale verse environ 3 milliards de francs par année.
Au total, les assurances sociales versent plus de 100 milliards de francs de prestations chaque année.

– La CSIAS définit des normes pour le concept et le calcul de l’aide sociale en Suisse.

– Les normes révisées sont entrées en vigueur le 1er avril 2005.

– Il s’agit uniquement de recommandations, mais elles servent de référence pour la jurisprudence.

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