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Dernier baroud électoral pour les socialistes

Le comité du PS, Silvia Schenker, Hans-Jürg Fehr et Pierre-Yves Maillard face aux médias. Keystone

Sur la dernière ligne droite avant l'échéance fédérale du 21 octobre, le Parti socialiste se félicite de voir son initiative fiscale faire le plein des signatures requises.

En recul dans les sondages, le parti veut mobiliser l’électorat en recentrant le débat sur Ce qui constitue à ses yeux «les vrais enjeux»: la lutte contre le démantèlement social.

Les derniers baromètres électoraux sont peu réjouissants pour les socialistes suisses (le dernier, diffusé mercredi, leur attribue 21,7% des suffrages soit 1,6 point de moins qu’en 2003).

Mais le PS ne se sent pas pour autant démotivé, estimant possible un retournement durant la dernière ligne droite de la campagne. Beaucoup d’indécis vont faire leur choix ces prochains jours. Le PS montre les dents face à la droite et en particulier aux nationalistes de l’Union démocratique du centre (UDC).

«C’est le bon moment pour signaler les véritables enjeux de la campagne», a déclaré le vice-président du parti Pierre-Yves Maillard vendredi devant la presse.

Le PS doit être fort au Parlement pour bloquer les projets de la droite car il n’aurait pas la force ensuite de se lancer dans une multitude de campagnes référendaires, a-t-il averti.

Choix entre UDC et PS

S’en prenant directement à l’UDC, les socialistes vont distribuer un tract détaillant quelques propositions sur l’assurance-vieillesse (AVS), la fiscalité, la famille ou l’énergie. Le 21 octobre, les électeurs sont donc appelés à choisir «entre une Suisse plus sociale, plus écologique et ouverte sur le monde et une Suisse injuste, isolée et xénophobe». Pour le reste, le parti va poursuivre ses actions de proximité.

«Notre plus grand instrument de mobilisation est la justice fiscale», a déclaré Hans-Jürg Fehr. Le président du PS a donc tenu à annoncer que son parti avait récolté 110’335 signatures pour son initiative populaire «pour des impôts équitables». Et ceci en dix mois et avec un budget de seulement 160’000 francs.

Projets tenus secrets

A l’inverse, la droite mène à coup de millions une campagne sans substance, autour de moutons et de prétendus complots et esquivant ses vraies propositions, critiquent les socialistes. «Elle sait parfaitement que ses projets de démantèlement, de réduction des prestations, de privatisations et de cadeaux fiscaux pour les plus riches sont impopulaires.»

«L’UDC ne fera pas d’affiche pour dire d’élever l’âge de la retraite et de voter Blocher», a lancé Pierre-Yves Maillard. Hans-Jürg Fehr s’en est quant à lui pris à plusieurs reprises au ministre radical des finances Hans-Rudolf Merz. Il lui a en particulier reproché d’avoir caché pendant un an et demi les conclusions d’une étude critique à l’égard de ses projets de réformes fiscales et publiée mercredi.

Les socialistes ont détaillé tous les dossiers qui fâchent mais qui ont été gelés jusqu’aux élections. Du côté de l’AVS, c’est la retraite à 67 ans et des coupes de 5,4 milliards qui menacent. Les rentes du 2e pilier sont appelées à fondre. La privatisation de Swisscom reviendra sur le tapis.

Rayon fiscalité, la réforme de l’imposition des participations de collaborateurs, celle de l’impôt sur le bénéfice ou la «flat tax» se solderont par des cadeaux aux plus riches et des coupes sombres dans les budgets publics.

Quant aux salariés et aux familles, ils devront compter avec des hausses de loyer, de prix et de primes maladies, ainsi qu’avec des baisses de salaire et de prestations sociales, selon Pierre-Yves Maillard.

swissinfo et les agences

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La droite ne veut pas laisser le terrain de la fiscalité au PS et a répliqué en créant un comité contre l’initiative populaire «pour des impôts équitables».

La présidence du comité «Non à des impôts plus élevés» réunit 13 représentants du Parti démocrate-chrétien, du Parti radical, de l’Union démocratique du centre et des libéraux.

Les opposants à l’initiative du PS, qui a dépassé la barre des 100’000 signatures six mois avant la fin du délai du 21 mars 2008, rejettent ce qu’ils considèrent comme une tentative d’harmonisation fiscale, une «attaque contre la classe moyenne», estiment-ils.

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