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Des amis de la Suisse au Congrès américain

Le conseiller aux Etats Peter Briner (à gauche) préside l'association parlementaire Suisse-USA. Keystone Archive

Un comité est né au sein de la Chambre des Représentants pour approfondir le dialogue bilatéral sur plusieurs dossiers. La lutte contre le terrorisme, entre autres.

Il a tenu ses premières consultations avec l’association parlementaire Suisse-USA.

Le comité des «Amis de la Suisse» est le pendant de l’association parlementaire Suisse-USA, créée à Berne en 2001. Présidée par le conseiller aux Etats Peter Briner, cette dernière rassemble une vingtaine de députés de l’Assemblée fédérale.

Le comité, qui vient de voir le jour à la Chambre des Représentants, comprend pour le moment 16 membres issus des deux partis représentés au Congrès.

Un député de l’Ohio d’origine suisse

Il est présidé par Rob Portman, l’une des étoiles montantes du Parti Républicain au pouvoir. D’origine suisse, ce député de l’Ohio vient en effet d’être chargé de la direction de la majorité républicaine et des relations avec l’Administration Bush.

Le comité est co-présidé par une démocrate du Wisconsin, Tammy Baldwin. Homosexuelle déclarée, elle se définit comme «un ardent défenseur des droits individuels et de ceux dont les voix sont trop souvent ignorées dans notre société».

Une amitié forte

Pour Tammy Baldwin, l’amitié américano-suisse est inscrite au sein même de sa région du sud du Wisconsin.

«En 1845, une centaine de familles originaires de Glaris ont émigré dans le Wisconsin pour fonder New Glarus, faire de l’élevage et du fromage, raconte la députée. Autant d’activités qui continuent de prospérer de nos jours.»

«Ma circonscription a aussi des relations économiques avec la Suisse, poursuit Tammy Baldwin, en particulier dans les domaines bancaire et pharmaceutique.»

Lutte contre le terrorisme

Mais après les attentats du 11 septembre et dans la perspective d’une éventuelle guerre contre l’Irak, la députée pense que les échanges entre le comité des Amis de la Suisse et l’association Suisse-USA seront d’abord dominés par la lutte contre le terrorisme.

«La Suisse joue un rôle crucial dans le monde bancaire. Et nous allons nous concentrer sur les moyens de tarir le financement du terrorisme», précise-t-elle.

D’ailleurs, le terrorisme a été au cœur des discussions qui se sont déroulées dès mercredi entre le comité américain et une délégation de six membres de l’association parlementaire Suisse-USA emmenée par Peter Briner.

Lors de ces consultations, le conseiller aux Etats a fait part des préoccupations des élus suisses à propos d’un projet de loi américain sur la sécurité intérieure qui viendrait renforcer le déjà très controversé «Patriot Act».

«Ce projet de loi est d’une grande portée et pourrait avoir des implications extra-territoriales qui concernent la Suisse», explique-t-il à swissinfo.

Respect des normes de l’ONU

Le conseiller aux Etats ajoute que, dans le domaine de la sécurité mondiale, son association souligne «la nécessité du respect des normes de l’ONU, du droit international et des droits de l’Homme».

Pour sa part, le député Remo Galli constate que ces premières consultations ont été «d’un très bon niveau». «J’ai trouvé les élus américains ouverts et je crois qu’ils nous prennent au sérieux, nous, les petits Suisses.»

La question irakienne

Il n’empêche que les échanges ont été parfois tendus. «Rob Portman voulait réduire la question de l’Irak à un problème de communication entre l’Europe et les Etats-Unis. Ce n’est pas seulement ça!», confie Roland Wiederkehr à swissinfo.

Le député indépendant relève des contradictions dans la position américaine sur la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive. «Le Congrès, par exemple, bloque les fonds qui seraient destinés à l’élimination de ces armements en Russie.»

Les consultations ont également permis de faire apparaître des divergences au sein même du comité américain. «Rob Portman et Tammy Baldwin ont des points de vue différents sur l’Irak, note M.Briner. Cela dit, même M. Portman estime qu’il est utile de passer par l’ONU».

swissinfo, Marie-Christine Bonzom, Washington

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