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Des chercheurs élucident le mystère du smog géant chinois de 2013

(Keystone-ATS) Les commentateurs l’ont surnommé “Airpokalypse” ou “Airmaggedon”: début 2013, un smog record a assombri le ciel et les poumons des habitants de plusieurs mégapoles chinoises. Une équipe de chercheurs internationaux, menée par des Suisses, est parvenue à en déterminer les causes.

Durant plusieurs mois l’an dernier, la Chine a enregistré des teneurs en particules fines correspondant à des dizaines, voire des centaines de fois, celles observées en Europe de l’Ouest ou aux Etats-Unis. Plus de 800 millions de personnes ont été touchées par ce fléau et le nombre d’afflictions pulmonaires a explosé dans le pays.

Les autorités chinoises ont réagi en lançant un plan d’action visant à réduire de 25% d’ici 2017 les teneurs en particules fines par rapport à celles de 2012. Il leur est désormais possible de mieux cibler les domaines dans lesquels des interventions sont le plus utiles, s’est réjoui mercredi l’Institut Paul Scherrer (PSI) dans un communiqué.

Aérosols secondaires pointés du doigt

Dans un article publié par la revue “Nature”, le chercheur du PSI André Prévôt et ses confrères chinois, américains, allemands et italiens dévoilent les résultats d’une vaste série de mesures. L’équipe arrive à la conclusion que 30 à 77% des particules fines proviennent d’aérosols secondaires, qui se constituent dans l’air à partir de substances gazeuses.

A l’inverse d’autres éléments tels que la suie, ces substances ne se transforment en particules fines que lors d’un processus chimique qui prend place dans l’atmosphère. Les plus importantes d’entre elles sont le dioxyde de soufre issu de la combustion de charbon, l’oxyde d’azote lié au trafic et aux centrales énergétiques, l’ammoniaque, ainsi que des composés organiques volatils se formant lors de la combustion du charbon, de la biomasse ou de carburants.

Au vu de leurs observations, les chercheurs recommandent de limiter drastiquement la production des substances incriminées. Et renvoient à un succès récent: le taux de dioxyde de soufre s’est contracté depuis 2006 grâce aux nouvelles techniques de désulfurisation des gaz d’échappement émanant des centrales énergétiques.

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