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Des chercheurs suisses innovent dans la protection des images Internet

Le piratage des images sur le Web et leur utilisation illégale, c’est bientôt fini! Des chercheurs suisses viennent en effet de mettre au point une nouvelle technique de sécurité sous forme d’un filigrane invisible, incrusté dans les images numériques.

Rien de plus simple que de repiquer des images sur des sites internet! Trois clicks sur votre souris et le tour est joué: voilà une photo de plus ou une copie de tableau de maître sauvegardées sur votre disque dur. Hélas pour les auteurs de ces images! Jusqu’à présent, les artistes n’avaient aucun moyen vraiment fiable de protéger leurs oeuvres, au grand désespoir des agences de photos ou des amateurs d’art qui auraient pourtant aimé utiliser le Web.

Plusieurs centres informatiques tentent depuis quelques années de trouver parade à ces piratages. C’est le cas de deux groupes de chercheurs de l’Université de Genève et de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, alliés à un partenaire industriel zurichois. Le Fonds national suisse, qui leur avait donné mandat de recherche, vient de faire savoir que leurs travaux avaient débouché sur des résultats très concrets.

L’idée qui sert de point de départ à la plupart des études dans ce domaine est d’incruster sur les images une sorte de filigrane numérique (on parle aussi de tatouage). Mais, à la différence de ce qui se passe par exemple avec les billets de banque, ce filigrane doit être absolument invisible car on ne peut toucher en aucune façon à l’aspect de l’image originale. Autre contrainte: ce marquage doit rester «accroché» à l’image même si celle-ci est retravaillée, copiée, compressée, passée au scanner ou imprimée.

«On est parti d’un principe, explique Thierry Pun du Centre universitaire d’informatique de l’Université de Genève: ce ne sont pas les méthodes de cryptage qu’il faut cacher, elles peuvent être connues de tout le monde, c’est le cas d’ailleurs des cartes de crédit; par contre, c’est la clé cryptographique qui doit absolument rester secrète et protégée.»

«On a réussi à obtenir la meilleure méthode, la plus robuste et la plus résistante aux différentes déformations que peut subir l’image», ajoute le chercheur genevois. Quant à la mise au point de la clé secrète dérivée du principe de la signature numérique, c’est au Zurichois Alexander Herrigel qu’en revient le mérite principal. Cela lui a permis de lancer il y a deux ans une nouvelle start-up (Digital Copyright Technologies) qui poursuivra le développement et la commercialisation de ce produit original.

Ce système, à en croire les experts du Fonds national suisse de la recherche, devrait connaître bientôt une large utilisation. Ce filigrane made in Switzerland figure d’ailleurs en tête de classement d’une évaluation internationale menée par l’Université de Cambridge, en Angleterre. Photographes et collectionneurs d’art peuvent donc respirer. Les droits d’auteurs vont être protégés de manière efficace et l’on peut imaginer que des millions d’images seront dans un proche avenir numérisées et accessibles en ligne.

Bernard Weissbrodt

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