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Des cyberflics contre une criminalité virtuelle

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Dès 2003, la Suisse disposera d'un centre national de coordination de lutte contre la cybercriminalité. Notamment grâce à neuf cyberflics.

Tous les milieux s’accordent à le dire: la cybercriminalité constitue une menace croissante pour la société moderne de l’information. L’Internet offre en effet des possibilités quasi infinies pour les criminels. Leurs délits, ils peuvent les commettre aisément, en se moquant des frontières. Il est ainsi possible de voler, d’escroquer, de diffamer et même de se livrer à des crimes sexuels, via la Toile.

Pour faire face à cette menace, le Conseil fédéral vient d’approuver la création d’un centre national de lutte contre la cybercriminalité. Neuf nouveaux postes seront créés au sein de l’Office fédéral de la police (OFP).

Et ces cyberflics auront du pain sur la planche. Ils devront traquer toutes sortes de cybercriminels: pédophiles, racistes, pirates, adeptes des attaques au virus, sans oublier la criminalité économique.

Les cantons restent maîtres du jeu

Mais, il n’est pas question pour autant de modifier les compétences actuelles de la Confédération et des cantons en matière d’enquêtes. «En principe, les poursuites pénales resteront du ressort des cantons», précise Philippe Kroenig.

«La nouvelle cellule sera avant tout chargée de coordonner les investigations nationales et internationales. Et d’épauler le travail des cantons», souligne le chef de division à l’OFP.

Il faut dire que les cantons ne luttent pas tous à armes égales face à la cybercriminalité. Ainsi, Zurich, Vaud ou Genève ont déjà mis sur pied de véritables cellules spécialisées. Mais la plupart des cantons ne sont pas armés pour faire face à la criminalité informatique.

Rechercher activement les délits

Les cyberflics fédéraux seront également chargés de développer le «monitoring». En d’autres termes, ils devront rechercher activement les délits sur l’Internet.

«On ne peut plus compter uniquement sur la dénonciation, ni sur la visite de sites illégaux, explique Philippe Kroenig. Il faut aussi s’attaquer à l’information qui transite notamment par la voie des forums de discussions (chat).»

La nouvelle cellule fédérale sera également chargée de mieux analyser les mécanismes de la cybercriminalité. «Une tâche primordiale si l’on veut déployer une lutte efficace contre ce nouveau phénomène», affirme Philippe Kroenig.

La lutte contre les cybercriminels ne peut pas se mener de façon isolée, dans un cadre strictement national. Elle requiert une véritable collaboration entre les polices internationales. D’ailleurs, à en croire Philippe Kroenig, les cyberflics n’ont pas attendu la création de cellules spécialisées pour échanger leurs renseignements.

Communication au plan international

En clair, les policiers de l’Internet n’hésitent pas, eux aussi, à utiliser cet outil pour échanger leurs informations. Contournant bien souvent les voies de communication officielles, trop lourdes, souvent trop lentes par rapport à la rapidité des cybercriminels.

Le nouveau centre national de coordination contre la cybercriminalité sera géré par la Confédération et les cantons. Ces derniers assumeront les deux tiers des coûts de création du centre, estimés à 1,3 millions de francs.

Toutefois, afin de garantir une réalisation rapide du projet, la Confédération se chargera de la globalité du préfinancement. Les postes financés par la Confédération doivent encore recevoir l’aval du Parlement.

Vanda Janka

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