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Des fleurs contre les bleus à l’âme

Monique Dewarrat reçoit ses visiteurs dans son «antre» d’Ayent, en Valais. swissinfo.ch

Depuis plus de vingt ans, Monique Dewarrat applique les vertus des essences de fleurs du Dr Bach, un homéopathe anglais qui soignait les âmes.

Cette floropathe associe la lecture des tarots à sa méthode afin d’affiner le profil de ses patients.

«Si vous venez me voir avec des problèmes de sommeil, je ne vous donnerai pas de fleur pour dormir, mais pour vous qui ne dormez pas. Si vous êtes en colère, je vous donnerai du houx et vous dormirez peut-être mieux.»

C’est en ces termes que Monique Dewarrat définit son travail de floropathe. Lequel consiste à dispenser des essences stimulant par vibration la production d’«antidotes» psychologiques qui aident à retrouver un équilibre énergétique.

Le vocable de «floropathie» a été inventé par cette passionnée de yoga, de tarot et de l’âme humaine qui, au début des années 80, a découvert et fait découvrir les vertus des fleurs du Dr Bach, inconnues jusqu’alors en Suisse romande.

Décabosser les âmes

Mais qui est le Dr Bach? «C’était un homéopathe anglais, répond Monique Dewarrat, convaincu que les maladies ne sont pas dues à des causes physiques, mais aux états d’esprit et aux humeurs qui peuvent perturber la fonction organique et les tissus du corps.»

A force d’observation de ses patients, il a développé une typologie de 38 états-problèmes regroupés en 7 catégories: peur, instabilité, subordination, ingérence, isolement, etc.

«Pour décabosser les âmes, explique Monique Dewarrat, il a sélectionné 38 plantes sauvages qui, combinées jusqu’à 6, peuvent rééquilibrer les énergies. Certaines détiennent des propriétés médicinales, mais pas toutes.»

Abandonnant l’homéopathie, son premier champ d’expériences, le Dr Bach en est venu à n’utiliser que des végétaux, excluant toutes les plantes toxiques. Les essences sont macérées ou ébouillantées, conservées dans de l’alcool et administrées sous forme de gouttes.

«A quelqu’un qui a du mal à prendre une décision, je lui donnerai du mélèze, pour stimuler la confiance en soi, du mimulus, pour le courage et de la chicorée pour améliorer l’image de soi», explique la praticienne, qui ne cache pas son enthousiasme de soulager quelqu’un en tenant compte de la spécificité du moment traversé.

Fleurs et tarot

C’est là que le tarot intervient en favorisant l’échange avec le patient et en contribuant à situer le problème. «Dans le tarot, on voit souvent la même carte réapparaître, cela donne des indications sur ce qui pèse sur la personne», ajoute la praticienne.

C’est donc un révélateur et cela «n’a rien de sorcier», précise-t-elle.

«Chacun est à même de régler ses problèmes et je suis là pour donner un coup de pouce, c’est tout. Mais on essaie de voir ensemble quel est son potentiel pour résoudre le passage délicat.»

Selon le Dr Bach, il ne faut pas lutter contre un défaut mais stimuler la qualité sous-jacente. Monique Dewarrat ajoute: «Il n’y a pas de défauts mais des qualités mal utilisées. Une fois en paix, vous allez voir que votre physique retrouvera aussi son harmonie.»

C’est ainsi que les visiteurs de la floropathe, leur problème dûment identifié, repartent avec leur fiole de mélange d’essences florales individuel, avec la promesse de donner des nouvelles deux ou trois semaines plus tard.

Placebo?

Fatras ésotérique que tout cela? Beaucoup de praticiens traditionnels haussent les épaules. Mais le médecin, bactériologue et homéopathe anglais ne semble pas avoir été naïf. Intuitif plutôt, puisqu’il a perçu des causes psychologiques derrière l’indigestion, les rhumatismes ou l’asthme.

N’oublions pas qu’il y a cent ans, la médecine n’hésitait pas à saigner ou à amputer les patients. «Elle causait souvent plus de maux que les maladies», précise Monique Dewarrat. En se consacrant à «soigner le mal par le bien», le Dr Edward Bach pouvait ainsi prétendre faire œuvre de précurseur.

Mais il est difficile de trouver des médecins qui prennent position à propos de la floropathie, bien que certains commencent à s’y intéresser en Suisse, notamment des psychiatres.

Des spécialistes américains ont reconnu du reste que ses recherches sur l’effet des essences sur le corps vibratoire ne sont pas sans préfigurer les recherches actuelles sur l’influence des émotions sur le corps. Ou sur les effets des ultrasons, des micro-ondes et autre laser sur l’organisme.

«Tout cela ne peut être prouvé scientifiquement, mais les résultats sont là, bien que souvent mystérieux», conclut Monique Dewarrat.

Ce qui ne fait pas de mal fait du bien

Certaines personnes ne retirent rien, de l’aveu même du «bon docteur» anglais: «Il arrive que des patients ne veuillent pas se libérer de leur misère qui leur est trop utile. Ou parce qu’ils n’y croient pas.»

«Je ne vis plus sans mes fleurs de Bach», confie à swissinfo Marie-Josée X., une double transplantée fribourgeoise. «Elles m’aident à surmonter les effets souvent très lourds des médicaments que je dois prendre.»

«Ma méthode peut aider considérablement une personne en fin de vie comme son entourage, sans oublier animaux et végétaux», plaide Monique Dewarrat. Et d’ajouter: «Cela marche très bien contre les maladies récurrentes chez les enfants, comme les otites à répétition.»

En tout cas, le carnet de rendez-vous de la floropathe déborde et compte même «de plus en plus de messieurs», note-t-elle malicieusement.

En Suisse romande, ses cours ne désemplissent pas et elle continue de faire des émules. Son livre, publié pour la première fois en 1997, a été réédité à Paris. Ses «petites fleurs» sont remboursées par certaines assurances complémentaires.

Ainsi, soixante ans après, le travail du Dr Bach rencontre toujours un grand succès: centres spécialisés, sites Internet et publications innombrables dans toutes les langues possibles l’attestent.

Après tout, ce qui ne fait pas de mal ne peut faire que du bien.

swissinfo, Isabelle Eichenberger

La santé spirituelle – Traité de floropathie selon le Dr Bach, par Monique Dewarrat, réédition par les Editions Medicis, 2002, Paris.
Guéris-toi toi-même, le seul ouvrage du Dr Edward Bach, décrit les possibilités offertes par les 38 plantes recensées.

– La floropathie est une méthode thérapeutique qui consiste à capter les symptômes psychiques révélés en état de crise et à les utiliser comme éléments reconstituants de l’équilibre intérieur.

– Les floropathes appliquent la méthode originale du Dr Bach, médecin anglais (1886-1936) qui expérimenta 38 essences florales obtenues par décoction ou macération et conservées avec de l’alcool.

– Selon cette méthode, ce sont les qualités énergétiques des fleurs qui équilibrent les humeurs et agit ainsi sur l’état de santé général des humains, des animaux et des plantes.

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