Des prises de décision tardives pour limiter les gaz à effet de serre et les polluants atmosphériques à courte durée de vie auront des conséquences irréversibles sur la santé de tous les citoyens »,
(Keystone-ATS) Les rebelles yéménites Houthis sont toujours attendus aux consultations à Genève. L’émissaire de l’ONU Martin Griffiths poursuit ses réunions avec la délégation du gouvernement avec laquelle il a notamment parlé des détenus et d’assistance humanitaire.
La réouverture de l’aéroport de Sanaa et les questions économiques ont également été abordées, a précisé le bureau du Britannique. L’établissement de mesures de confiance sur les trois premières questions, notamment sur les détenus, pourrait permettre d’avancer sur une relance de véritables négociations politiques, avait indiqué mercredi l’émissaire.
Il avait aussi souhaité que les consultations envoient un « signal d’espoir » aux Yéménites et à la communauté internationale. Avant que ce processus ne soit retardé en raison du blocage des rebelles à Sanaa.
ONU critiquée
Jeudi, la délégation gouvernementale emmenée par le ministre des Affaires étrangères Khaled al-Yamani avait menacé de quitter Genève si les Houthis ne venaient pas, avant de nuancer en affirmant que cette déclaration ne constituait pas un ultimatum. De leur côté, les rebelles chiites accusent l’ONU de n’avoir pas honoré un engagement d’acheminer des blessés de Sanaa à Mascate, au sultanat d’Oman.
Mais un membre de la délégation du gouvernement yéménite, Hamza Alkamali, a estimé que ces blessés étaient des « combattants ». Les Houthis demandent aussi un avion omanais pour les emmener à Genève et la garantie de pouvoir rentrer à Sanaa, qu’ils contrôlent, au terme des consultations.
Vendredi, M. Griffiths continuait d’oeuvrer pour tenter de faire venir la délégation politique des rebelles. Mais le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu militairement par une coalition menée par l’Arabie saoudite, et les rebelles se renvoient la responsabilité de ce retard.
Le Conseil suprême révolutionnaire des Houthis a indiqué vendredi dans un communiqué cité par l’AFP que les insurgés « soupçonnaient de plus en plus la coalition de chercher à (les) insulter ».
« Obtenir plus d’armes »
Il rappelle qu’après les derniers pourparlers au Koweït en 2016, la délégation houthie était restée bloquée trois mois à Oman en raison d’un blocus aérien. « Les excuses qu’ils ont données sont une tentative de dissimuler quelque chose d’important, et c’est que les insurgés se disputent pour savoir qui parmi eux les représentera à Genève », a rétorqué M. al-Yamani, sur la chaîne de télévision Sky News des Emirats arabes unis.
De son côté, le Premier ministre yéménite Ahmed ben Dagher a accusé les rebelles d' »utiliser les négociations pour obtenir plus d’armes ». Pour le gouvernement, toute initiative de paix devra se terminer par le rétablissement des « autorités légitimes », le retrait des Houthis du nord du pays et l’abandon de leurs armes lourdes. Les rebelles demandent eux « l’arrêt de l’agression » de la coalition saoudo-émiratie avant toute mesure.
Le Yémen est confronté à la « pire catastrophe humanitaire » dans le monde en raison du conflit depuis environ quatre ans, selon l’ONU. Trois quarts de la population dépend d’une assistance humanitaire et près de trois millions d’enfants sont atteints de malnutrition aiguë. Les prix des denrées ont doublé. Au total, le conflit a fait quelque 10’000 victimes.