Des requérants s’opposent à leur transfert dans des abris PC
(Keystone-ATS) A Genève, la mobilisation continuait mardi contre le transfert prévu de requérants d’asile du foyer des Tattes dans des abris PC. Trente-cinq migrants et des sympathisants ont occupé la Maison des arts du Grütli.
Ils ont passé la nuit de lundi à mardi dans une salle du deuxième étage, a indiqué mardi Pablo Cruchon de solidaritéS. Vingt requérants devaient quitter les Tattes et quinze étaient sous la « menace d’une rafle de la police » pour être transférés, a-t-il précisé. Une manifestation avait eu lieu lundi en fin de journée.
L’occupation du Grütli situé au centre-ville de Genève a été tolérée « dans l’urgence » par la Ville de Genève, propriétaire des lieux. Mais ce n’est pas une solution durable, a indiqué mardi Félicien Mazzola, porte-parole du conseiller administratif en charge de la culture Sami Kanaan.
Une nuit de plus au Grütli
La municipalité a pris contact avec des associations et des représentants de communautés religieuses pour tenter de trouver un lieu d’hébergement provisoire pour ces requérants d’asile déboutés. En attendant, elle acceptera que ces hommes célibataires passent encore la nuit de mardi à mercredi au Grütli, a noté M.Mazzola.
La Ville de Genève, qui endosse dans cette affaire un rôle de facilitateur, a bon espoir de trouver rapidement une issue, afin que les migrants quittent le Grütli. Bien que le bâtiment possède des douches et des toilettes, il n’est pas adapté à cette situation. Il n’offre pas des conditions acceptables, a souligné M.Mazzola.
La municipalité rappelle que le dossier de l’hébergement des requérants d’asile est du ressort du canton et que ce dernier doit assumer ses responsabilités et faire en sorte d’héberger ces personnes dans un endroit digne. La Ville de Genève estime que les abris PC « ne sauraient constituer une solution pérenne ».
Les collectifs qui défendent les migrants amenaient mardi du matériel de cuisine au Grütli. Ils espéraient obtenir un rendez-vous avec le Conseil d’Etat pour trouver une solution et annuler ces transferts, selon M.Cruchon. Des contacts ont aussi été pris pour obtenir des lieux d’hébergement alternatifs.
Pour des familles
L’Hospice général, qui s’occupe à Genève des requérants d’asile, doit faire face à un afflux massif de requérants en provenance des centres d’enregistrement de la Confédération. Le nombre de personnes arrivant à Genève est passé de 40 à 100 en mai et atteindra 200 au mois de juin, selon les prévisions de l’Hospice général.
L’institution a donc décidé de transférer des Tattes vers des abris PC 80 personnes déboutées de leur droit d’asile afin de libérer des places pour des requérants d’asile, des familles en priorité, précise-t-elle mardi dans un communiqué. Les bâtiments libérés seront aménagés pour accueillir une quarantaine de familles.
L’Hospice a annoncé la semaine dernière l’ouverture de deux abris PC: celui de la Gabelle à Carouge (40 places pour des hommes seuls sous le régime de l’aide d’urgence) et celui des Trois-Chênes (90 places pour les hommes en cours de procédure). Cette solution est humainement insatisfaisante, selon l’Hospice qui cherche des solutions pour ouvrir d’autres lieux d’hébergement.
Conditions indignes
Les requérants dénoncent des conditions d’accueil indignes dans les « bunkers » de la PC. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à Genève pour s’opposer à cette solution pour loger les requérants d’asile. Un autre rassemblement était prévu en fin de journée.