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Des vacances pour les enfants démunis

Quelques instants de bonheur... Photo du site personnel d'une famille d'accueil

Cet été, comme chaque année depuis 1954, l’institution d’entraide Kovive accueille des enfants dont les parents sont dans le besoin.

Venant de différents pays, y compris de Suisse, ils passent des vacances dans des familles d’accueil ou des colonies.

L’hiver 1954 a été particulièrement rude. Et après la mort d’une femme, par moins 20 degrés, dans une rue de Paris, l’abbé Pierre avait appelé les autorités françaises à venir en aide aux sans-abri.

Cet appel a été entendu jusqu’en Suisse. Un groupe de bénévoles a pris l’initiative d’organiser des vacances dans des familles et des camps de vacances pour les enfants défavorisés.

Au début, cela ne concernait que les enfants de France. Mais, au fil des années, le système s’est étendu à la Suisse et à d’autres pays d’Europe.

Le pays d’origine détermine en fait la destination de l’enfant. Le petit français trouvera une famille d’accueil en Suisse romande, tandis que le petit tchèque ira dans une colonie.

Cette année aussi

En 2002, Kovive – qui veut dire vivre ensemble (du latin convivere) – a travaillé avec la France, l’Allemagne, la Suisse, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et l’Ukraine.

La coopération cette année s’est poursuivie avec ces pays, avec en plus la Pologne. C’est ainsi que des enfants polonais aveugles ont passé une semaine dans un camp en Suisse.

En fait, c’est un système de contacts, de partenariats qui détermine les collaborations. Par exemple, en France, les organisations partenaires de Kovive sont la Croix-Rouge et le Secours populaire.

Détresse financière

Il revient aux organisations partenaires de décider qui va aller en Suisse, pour une période pouvant atteindre six semaines.

«Le critère central, explique Fabio Colle, responsable du secteur France de Kovive, c’est une famille dans le besoin.» Le plus souvent, il s’agit d’une famille monoparentale. Et le chômage est généralement responsable de leur détresse financière.

Bref, toute une série de facteurs qui font qu’une famille se retrouve démunie. Et les vacances deviennent alors un rêve impossible à réaliser.

Les enfants choisis, en provenance de France, d’Allemagne et de Suisse, sont généralement âgés entre 4 et 11 ans.

L’an dernier, un millier d’entre eux ont été accueillis dans des familles helvétiques – environ 400 en Suisse romande.

En 2002 toujours, les sept colonies de vacances ont reçu 440 enfants d’Europe de l’Est et d’Allemagne.

Près de 2000 bénévoles

Le bénévolat est la pierre angulaire de l’association. Car sans familles d’accueil, sans moniteurs, rien ne serait possible.

«C’est en janvier, indique Fabio Colle, que des annonces sont mises dans les journaux, que des communiqués de presse sont envoyés un peu partout dans le pays afin de recruter des familles d’accueil.»

Les personnes intéressées doivent fournir un certificat de la commune de domicile attestant que rien n’empêche le placement d’un enfant. Puis les responsables régionaux de Kovive leur rendent visite.

Généralement, mais ce n’est pas une obligation, la famille d’accueil a un ou plusieurs enfants et vit à la campagne.

Le recrutement a plutôt du succès puisqu’il y avait trop de candidats, ces deux dernières années, par rapport au nombre d’enfants à placer.

Autre facette de cette réussite: plus de la moitié des familles est sur les rangs l’année suivante. Et très souvent, elles souhaitent accueillir le même enfant. Ce qui représente un indéniable facteur de stabilité pour lui.

Au total, quelque 2000 bénévoles travaillent pour l’association d’entraide.

La pauvreté en Suisse

La Suisse connaît aussi la pauvreté, une situation qui s’aggrave. De plus, Kovive craint que la diminution de la durée donnant droit aux indemnités de chômage, qui est passée le 1er juillet de 520 à 400 jours, n’accentue encore ce phénomène.

De ce fait, selon les dernières statistiques, quelque 230’000 enfants ne peuvent prendre de vacances.

Et ce n’est qu’en 1998 que l’organisation a lancé dans le pays un projet de vacances. L’an dernier, 152 enfants ont pu en bénéficier.

Ce chiffre est modeste et Fabio Colle avance deux explications. L’institution n’est peut-être pas assez connue en Suisse même et les personnes qui pourraient en profiter n’osent pas toujours faire la démarche.

swissinfo, Chantal Nicolet

– L’institution d’entraide Kovive en faveur d’enfants défavorisés existe depuis 1954.

– En 2002, 152 enfants suisses, 468 allemands, 319 français ont été placés dans des familles en Suisse romande.

– 440 enfants allemands, tchèques, slovaques, ukrainiens et suisses ont passé des vacances dans les sept colonies mises en place.

– 2000 bénévoles travaillent pour Kovive.

– L’association vit principalement grâce à des dons privés, venant d’entreprises, d’églises et des membres.

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