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Djokovic remporte une finale inédite à Melbourne

Djokovic à l'issue d'une finale très dure: heu-reux ! Keystone

Tombeur de Roger Federer en demi-finale, le Serbe Novak Djokovic bat le surprenant Français Jo-Wilfried Tsonga en finale de l'Open d'Australie de tennis.

Djokovic, troisième joueur mondial, s’impose 4-6, 6-4, 6-3,7-6 (7-2) face à Tsonga (38e au classement de l’ATP), qui n’était même pas tête de série.

A 22 ans, Tsonga échoue dans sa tentative de devenir le premier Français à remporter un titre majeur depuis Yannick Noah à Roland-Garros en 1983. Djokovic, quant à lui, remporte à 20 ans son premier titre du Grand Chelem et devient le premier Serbe à inscrire son nom au palmarès d’un tournoi majeur.

Jo-Wilfried Tsonga, arrivé en Australie dans la peau d’un 38e mondial, a entretenu l’espoir pendant un peu plus d’un set, puisqu’après s’être emparé de la première manche après 49 minutes de jeu, il a manqué de peu de réaliser le break dans le quatrième jeu du deuxième set, parvenant à se détacher 0-30 sur le service de son adversaire.

Question de nerfs

Mais n’ayant encore jamais disputé de finale sur le circuit principal, le Français n’a pas su rester suffisamment maître de ses nerfs face à un 3e mondial, finaliste malheureux du dernier US Open, qui a lui su hausser son niveau de jeu dans les moments clé.

Auteur de bien trop de fautes directes (41) notamment au filet (il y a perdu 22 points), un secteur qui lui avait si bien réussi lors de sa demi-finale remportée face à l’Espagnol Rafael Nadal, Jo-Wilfried Tsonga a signé la fin de son rêve en gâchant une balle de break en toute fin de quatrième set.

Dans le tie-break, il a ensuite donné à son adversaire l’occasion de se détacher (2-0) d’un coup droit dans le filet. Bien trop fébrile, il n’a ensuite pas résisté aux coups de pression du numéro 3 mondial qui a pu se jeter à terre pour savourer la victoire à la faveur d’un ultime coup droit hors-limites du Français.

«Jo, tu peux être très fier de toi, a lancé un Novak Djokovic très fair-play lors de la cérémonie de remise des prix. Tu as réussi un incroyable tournoi. Et si tu avais gagné ce soir, cela aurait été amplement mérité.»

La sensation

Arrivé à Melbourne sans être tête de série, Jo-Wilfried Tsonga, qui y disputait seulement son cinquième tournoi du Grand Chelem, avait créé la sensation dès le premier tour en dominant la tête de série numéro 9 Andy Murray.

Sur sa route vers sa toute première finale sur le grand circuit, il avait poursuivi son parcours de rêve en accrochant entre autres à son tableau de chasse Richard Gasquet, 8e, Mikhail Youzhny, 14e et, surtout, Rafael Nadal, 2e.

Le Français était très vite devenu le chouchou du public, régalant la Rod Laver de coups «spatials», pour reprendre ses termes, et en parvenant à communiquer son enthousiasme grâce à son goût prononcé pour le «show».

Les Australiens se sont également passionnés pour sa ressemblance physique avec Mohamed Ali. «Merci beaucoup à vous de m’avoir autant soutenu, a tenu à dire au public Jo-Wilfried Tsonga après la finale. Et rendez-vous l’année prochaine !»

La finale de cette édition 2008 de l’Open d’Australie était la plus jeune depuis 1987 et l’affrontement entre Stefan Edberg et Pat Cash. Il s’agissait également de la première à se jouer sans Roger Federer ou Rafael Nadal depuis l’Open d’Australie en 2005.

swissinfo et les agences

Né en 1987 à Belgrade, il commence à jouer à l’âge de 4 ans. A 12 ans, il suit les cours de l’Académie de tennis du Munich. Aujourd’hui, il vit à Monte Carlo.

Il débute sur le circuit professionnel en 2003. il est alors 679e joueur mondial. En quatre ans, il parviendra à se hisser au 3e rang du classement ATP.

En 2006, à Roland-Garros, il élimine trois têtes de série, se hisse en quart de finale contre Rafael Nadal où il doit abandonner en raison d’une blessure au dos.

L’année suivante, il explose: victoire à Adelaïde, huitième de finale à Melbourne, perdu contre Federer, demi-finale à Rotterdam, puis quart de finale à Dubaï, perdu contre le même Federer.

A Roland-Garros, il atteint sa première demi-finale d’un Grand Chelem, qu’il perd contre Nadal. Demi-finale également à Wimbledon, où il doit abandonner, toujours face à Nadal. A l’US Open, il ne s’incline qu’en finale, contre Federer.

Djokovic boucle ainsi l’année 2007 avec 68 victoires sur 84 matches joués. Et à Melbourne en 2008, il élimine Federer en demi et remporte son premier tournoi du Grand Chelem.

Né en 1985 au Mans d’un père congolais et d’une mère française, il se fait remarquer dès 2003 sur le circuit junior, où il gagne quatre tournois, dont l’US Open.

Il collectionne ensuite les tournois challenger, pour finir l’année 2006 au 212e rang mondial. En 2007, il entre dans le circuit du Grand Chelem et accède au huitième de finale à Wimbledon, qu’il perd face à son compatriote Richard Gasquet. En fin d’année à Lyon, il remporte son premier tournoi ATP, en double.

En 2008, il arrive en demi-finale à Adelaïde, puis à Melbourne, où il bat très nettement Rafael Nadal, avant de s’incliner en finale (la première de sa carrière dans un Grand Chelem) contre Djokovic.

Son exploit lui vaut de passe du 38e au 18e rang du classement mondial de l’ATP.

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