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Sous pression, la directrice de La Poste démissionne

Susanne Ruoff, 60 ans, est la première femme à avoir dirigé le géant jaune et ses 60'000 employés. Keystone

Empêtrée dans le scandale CarPostal, Susanne Ruoff a annoncé dimanche sa démission de la direction de La Poste avait effet immédiat. La filiale du géant jaune est accusée d’avoir touché indûment près de 80 millions de francs de subventions grâce à une astuce comptable illégale.


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En Suisse, les cars postaux sont considérés comme des icônes du service public. Une réputation sérieusement mise à mal au début de l’année par les révélations de manipulations comptables dont se serait rendue coupable la filiale de La Poste:

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Dans un communiqué, Susanne Ruoff indique qu’elle ne «savait rien des inscriptions fictives qui avaient été faites pendant de nombreuses années, en partie même avant son arrivée à la tête de La Poste». «Comme dans toutes les entreprises, j’ai compté sur les systèmes de contrôles interne et externe en tant que CEO»..

«Je voudrais m’excuser personnellement pour les incidents et les troubles à CarPostal»

Cependant, comme directrice de la troisième entreprise du pays (60’000 collaborateurs) et après discussion avec le conseil d’administration, elle «veut assumer la responsabilité globale»

«Je voudrais m’excuser personnellement pour les incidents et les troubles à CarPostal», déclare-t-elle dans le communiqué. Elle espère que son départ permettra à La Poste de «poursuivre sans encombre les transformations nécessaires».

950’000 francs de revenu annuel

Etrangère au sérail, cette Zurichoise de 60 ans domiciliée en Valais a commencé sa carrière dans l’enseignement au primaire avant d’opter pour l’économie privée.

C’est notamment pour ses compétences dans le numérique que Susanne Ruoff avait été choisie en novembre 2011 pour succéder à Jürg Bucher, arrivé à l’âge de la retraite, en septembre 2012. Elle devenait la première femme à la tête des plus de 60’000 employés du géant jaune. A elle de faire entrer La Poste dans l’ère numérique.

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Les autres grands défis qu’aura affrontés Susanne Ruoff durant ces un peu plus de cinq ans et demi à la direction de l’ex-régie fédérale sont ceux de la fermeture des offices postaux et de la réduction de personnel. Sans compter les critiques liées à son revenu.

Avec quelque 950’000 francs par an en 2016, elle figure juste derrière son homologue des CFF Andreas Meyer au classement des rétributions des patrons d’entreprises liées à la Confédération. Dans une interview accordée il y a deux ans à feu le magazine Bilan, elle déclarait être prête à accepter le salaire d’un conseiller fédéral, soit deux fois moins.

De l’enseignement aux télécommunications

Après sept ans d’enseignement, Susanne Ruoff a entrepris une formation pour obtenir un Executive Master of Business Administration (MBA) en télécommunications à l’Université de Fribourg. Elle a également étudié à l’INSEAD à Fontainebleau, près de Paris.

Susanne Ruoff a ensuite travaillé durant 20 ans dans le secteur marketing, vente et services chez IBM Suisse, où elle est devenue membre de la direction. Avant de passer à La Poste, elle a dirigé British Telecom Suisse durant près de trois ans.

Mariée à un vigneron et mère de deux enfants adultes, Mme Ruoff a toujours encouragé, comme directrice de La Poste, le travail des femmes, le temps partiel et les modèles de partage du travail. Elle n’est en revanche pas favorable à des quotas imposés par l’Etat.

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