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Hommages multiples à Benoît Violier

Pour la dernière Semaine nationale du goût, Benoît Violier avait reçu des enfants des petites classes dans la cuisine de son établissement. Keystone

Le prestigieux chef de l'Hôtel de Ville de Crissier, près de Lausanne, successeur de Philippe Rochat et de Fredy Girardet est décédé dimanche à l'âge de 44 ans. Il s'est donné la mort. Depuis, les hommages affluent, et pas seulement de Suisse.

Dans un communiqué, la police cantonale vaudoise indique avoir trouvé dimanche en fin d’après-midi à son domicile le corps sans vie de Benoît Violier, né le 22 août 1971 à Saintes, en Charente-Maritime (France). «Il aurait mis fin à ses jours à l’aide d’une arme à feu». Le parquet a ouvert une instruction pénale afin de déterminer les circonstances exactes du décès. La famille a demandé à être laissée tranquille afin de pouvoir se recueillir «dans le calme et la paix».

«C’est une catastrophe pour sa famille», a réagi Pascal Broulis, ministre cantonal des finances et des relations extérieures, très touché par la nouvelle. Benoît Violier était quelqu’un «de très apprécié. Il s’était naturalisé il y a peu, il avait prêté serment devant nous». Benoît Violier, c’est aussi «la success story» de l’Hôtel de Ville de Crissier: Girardet, Rochat, Violier, a relevé le ministre en parlant de la gastronomie à son niveau le plus élevé. «Benoît Violier avait encore 20 ans devant lui pour faire des choses extraordinaires, exceptionnelles», a ajouté Pascal Broulis.

Le décès du chef survient quelques semaines après que son restaurant trois étoiles se soit vu décerner le titre de «meilleur restaurant du monde» selon La ListeLien externe, qui dresse le palmarès de mille tables d’exception. «C’est fabuleux, c’est exceptionnel pour nous. Ce classement va stimuler encore plus l’équipe», s’était réjoui à la mi-décembre Benoît Violier en apprenant la nouvelle. Il devançait deux restaurants de New York et de Tokyo. Et ce lundi il aurait dû être à Paris pour la sortie de l’édition 2016 du Guide Michelin, la bible des gastronomes.

Il y a un mois, le 27 décembre 2015, Darius Rochebin avait reçu Benoît Violier et son épouse Brigitte dans son émission d’interview «Pardonnez-moi».

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Depuis l’annonce de cette mort tragique, des dizaines d’amis et proches de Benoît Violier ainsi que plusieurs personnalités romandes ont fait part de leur chagrin sur la toile. De nombreux hommages de grands noms de la gastronomie française ont aussi envahi les réseaux sociaux.

Les hommages fleurissaient aussi lundi matin dans la presse. «C’était un élève que j’ai beaucoup aimé, un garçon brillant, avec un impressionnant potentiel de travail», s’est remémoré dans les colonnes de 24Heures le grand maître Fredy Girardet, ancien chef à la tête de l’Hôtel de Ville de Crissier.

«C’est moi qui ai envoyé Benoît chez Fredy”, a rappelé lui au quotidien vaudois le Français Joël Robuchon, le chef le plus étoilé au monde. Il y a un an, nous avons mangé dans la cuisine de l’Hôtel de Ville avec Fredy, Philippe et Benoît. Il ne reste que Girardet. C’est comme si cette maison était maudite», a dit Joël Robuchon, se référant à la mort de Philippe Rochat en juillet dernier.

«Nous sommes bouleversés par la disparition de Benoît Violier, chef à l’immense talent. Nos pensées vont à sa famille et à ses équipes», a tweeté pour sa part le guide Michelin.

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