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Grosse acquisition pour Roche

Vue du siège de Genentech à San Francisco. Keystone

Après le rachat d'Alcon par Novartis, annoncé il y quatre mois, Roche opère à son tour une grosse acquisition. Le groupe pharmaceutique bâlois veut prendre le contrôle intégral de sa filiale américaine Genentech, pour 43,7 milliards dollars (44,5 milliards de francs).

Actionnaire majoritaire de l’entreprise de biotechnologies californienne depuis 1990, Roche en détient actuellement 55,9%. Le groupe rhénan, qui motive notamment l’offre publique d’achat (OPA) pour des raisons d’efficacité opérationnelle, offre 89 dollars par action Genentech.

«Généreux et équitable», le prix proposé offre aux actionnaires indépendants une prime de 8,8% par rapport au cours de clôture du titre vendredi. Et même de 19% au regard de la valeur d’il y a un mois, a précisé Roche dans son communiqué de lundi.

L’idée d’acquérir l’entreprise établie à South San Francisco était à l’esprit depuis longtemps, a déclaré en conférence téléphonique le président de Roche Franz Humer. Le contexte actuel, avec un rapport favorable entre le dollar américain et le franc, a certainement contribué à lancer l’opération en ce moment.

Augmentation de capital exclue

Roche entend financer cette acquisition avec ses fonds propres ainsi que des capitaux étrangers. Confiante de pouvoir assurer le financement, la direction du groupe bâlois exclut une augmentation de capital. Des discussions sont en cours avec plusieurs banques.

Depuis la prise de participation majoritaire de Roche dans Genentech il y a 18 ans, les deux firmes ont profondément changé, a expliqué Franz Humer. D’une société orientée sur la recherche, le laboratoire américain, pionnier des biotechnologies, s’est mué en un grand groupe pharmaceutique, leader dans l’oncologie.

A la faveur de l’expansion de Roche et Genentech, les doublons se sont multipliés. Franz Humer a identifié un potentiel de synergies, attendues à un montant annuel de 750 à 850 millions de dollars avant impôts, principalement outre-Atlantique dans les domaines de l’administration et des infrastructures.

Et Roche présente déjà quelques mesures en matière d’infrastructures. Le groupe des bords du Rhin prévoit ainsi de fermer le centre de recherches de Genentech à Palo Alto, dont les activités seront transférées vers d’autres unités. Le secteur virologie sera déplacé vers le centre de Genentech à South San Francisco.

Doper l’innovation

Les activités de recherches sur les maladies inflammatoires déménagera de Palo Alto vers Nutley, dans le New Jersey, où Roche dispose d’un site. Du côté du groupe bâlois, l’organisation américaine de distribution de la division Pharma rejoindra le centre de Genentech à South San Francisco.

Mais cette acquisition d’envergure ne vise pas uniquement des économies: elle doit aussi accroître la capacité d’innovation du groupe. Au-delà des transferts de savoir-faire, elle permettra aussi une utilisation commune de bases de données ou de technologies.

L’intégration des activités administratives et de soutien de Genentech au sein des structures de Roche, donnera à la société californienne la possibilité de se concentrer encore plus sur la recherche. Et Roche lui garantit de continuer à bénéficier d’une large autonomie en tant qu’unité indépendante.

L’organisation commune constituera au vu de sa part de marché le 7e groupe pharmaceutique aux Etats-Unis, avec des revenus annuels de 15 milliards de dollars, avec près de 17 500 collaborateurs. Avec les activités diagnostics de Roche aux Etats-Unis, le nombre de salariés atteindra 25’000.

swissinfo et les agences

Lundi, Roche a aussi annoncé ses résultats pour le premier semestre.
Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires en baisse de 4% à 22 milliards de francs.
Le bénéfice net a atteint 5,73 milliards de francs, en recul de 2% par rapport à au premier semestre 2007.

Novartis avait également annoncé, début avril, une grosse acquisition, avec la reprise progressive des 77% du numéro un mondial de l’alimentation Nestlé dans Alcon, premier fournisseur de soins ophtalmologiques de la planète. Elle coûtera quelque 38,4 milliards de dollars à l’autre géant bâlois de la pharmacie.

Du côté de Roche, la transaction avec Genentech constitue la deuxième opération majeure de l’année. En février, le groupe avait mis la main sur le groupe américain de diagnostic Ventana, en déboursant quelque 3,4 milliards de dollars.

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