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Joseph Deiss est satisfait de sa visite à Moscou

Joseph Deiss a profité de l'occasion pour visiter le Kremlin - ici en version hivernale. Keystone Archive

Le ministre suisse de l'économie Joseph Deiss qualifie de «constructifs» les échanges qu'il a eus jeudi à Moscou avec les autorités russes.

L’affaire de l’ancien ministre russe de l’énergie atomique Evgueni Adamov n’a pas été abordée. Dans tous les cas, elle ne constitue pas un obstacle dans les relations économiques russo-suisses.

Lors de la conférence de presse qu’il a donnée jeudi soir, Joseph Deiss est apparu extrêmement satisfait du résultat des entretiens qu’il a eus dans la capitale russe.

Selon le ministre suisse, «un bon climat, chaleureux et constructif» a régné lors des échanges avec le ministre russe de l’Economie, du Commerce et de Développement, Guerman Grev.

Le cas de l’ancien ministre russe de l’énergie atomique Evgueni Adamov – que la Suisse veut extrader aux Etats-Unis contre la volonté de la Russie – n’a pas été abordé, a dit Joseph Deiss. Les relations économiques entre les deux pays ne sont donc pas perturbées par cette affaire.

La bonne qualité des relations russo-suisses a également été illustrée par le fait que l’entretien avec Guerman Grev a finalement duré près de deux heures, et que le ministre russe a largement répondu aux questions de la délégation helvétique.

Un fort potentiel

La Russie souhaite intensifier sa coopération avec la Suisse, a affirmé Joseph Deiss pour résumer les résultats des discussions.

De son côté, Ueli Forster, président d’Economiesuisse, l’un des membres de la délégation, constate de son côté que la Russie est «vraiment devenue un marché important». Avec un potentiel encore très fort.

Rappelons que, alors que les marchés traditionnels des exportateurs suisses sont connaissent depuis des années de sérieux problèmes économiques, la Russie connaît un vrai boom depuis l’an 2000. Son produit intérieur brut s’élève en moyenne de plus de cinq pour cent par année. La hausse du prix du pétrole apporte un flot d’argent dans le pays, les revenus augmentent et la consommation également.

Politique monétaire

Plus tôt dans l’après-midi de jeudi, Joseph Deiss a rencontré le gouverneur de la Banque centrale de Russie, Serguei Ignatiev.

Avec celui-ci, le chef du Département fédéral de l’économie a évoqué des problèmes de politique monétaire et de lutte contre l’inflation, a indiqué Léo Ribeli, chargé des relations économiques entre la Suisse et la Russie au Secrétariat d’Etat à l’économie (seco).

Mercredi déjà, la Suisse et la Russie avaient fait le point sur leurs relations économiques lors de la 8e session de la Commission mixte helvético-russe. L’atmosphère était coopérative, a souligné Léo Ribeli.

Malgré les doléances, des relations commerciales en hausse

Les entrepreneurs suisses ont pu faire part de leurs doléances à l’égard de l’administration russe. Le dédouanement des produits représente toujours un obstacle d’importance. Les demandes de licence prennent beaucoup trop de temps. Enfin, les problèmes liés à la corruption ont aussi été discutés.

Les exportations de la Suisse vers la Russie sont en hausse. Elle se sont montées en 2004 à quelque 1,2 milliard de francs, soit 13,8 % de plus que l’année précédente. La Confédération a quant à elle importé pour un milliard de produits russes.

La balance des paiements traditionnellement en défaveur de la Suisse a montré un excédent de 206 millions de francs en 2004, a indiqué le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco). Les exportations suisses sont constituées avant tout de produits à haute valeur ajoutée.

Le secteur des machines est premier de classe avec 25,8 %. Suivent les produits pharmaceutiques (18,9 %), l’horlogerie (14,4 %), les produits chimiques (9,3 %) et les métaux précieux (7,5 %). Les importations sont beaucoup moins diversifiées.

La Suisse achète à la Russie avant tout des métaux précieux, tels le platine et le palladium. Mais les importations de ce type sont en recul: elles représentaient 73 % du total en 2004, contre 90 % en 1999.

swissinfo et les agences

La dernière visite d’un ministre de l’économie suisse en Russie remonte à 2001 avec le voyage de Pascal Couchepin à Moscou.
Grâce à ses revenus pétrolier et gazier, la Russie a enregistré ces dernières années une croissance annuelle de son PIB allant jusqu’à 7%.
Avec 144 millions d’habitants, la Russie présente un fort potentiel économique.

– Joseph Deiss est en visite officielle à Moscou les 20 et 21 octobre.

– Il est accompagné d’une délégation de représentants de l’économie suisse.

– Le ministre suisse a notamment rencontré son homologue German Grev et le gouverneur de la Banque centrale de Russie Serguei Ignatiev.

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