L’industrie suisse face à des défis de taille

Menacée par la forte croissance des pays émergents, la place industrielle suisse pourrait perdre des parts de marché importantes ces prochaines années. Les acteurs des branches concernées estiment que l’industrie manufacturière est complètement négligée dans les débats actuels autour de la place financière.

Outre la concurrence toujours plus forte des pays émergents, qui pourrait engendrer une «redistribution de pans entiers de la chaîne de production», les 25 managers et experts des entreprises, associations, «think tanks» et instituts de recherche interrogés par le cabinet d’étude Booz & Company, mettent en garde contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui menace la Suisse. Ils en appellent aux autorités afin que celles-ci mettent fin à leur politique restrictive en matière d’engagement de main-d’œuvre étrangère qualifiée.

Les personnes interrogées estiment que l’aversion pour le risque et l’inaction sont les deux autres facteurs qui menacent la place industrielle suisse. Elles sont unanimes à déplorer le manque de soutien des autorités et des associations économiques en faveur de la place industrielle suisse.

Celle-ci est «complètement négligée, alors qu’elle assure à elle seule 20% du PIB», contribue à hauteur de deux fois et demie de plus à la valeur ajoutée de la Suisse et emploie cinq fois plus de personnes que le secteur bancaire, écrivent les auteurs de l’étude.

Après une période de stagnation dans les années 90, l’industrie suisse a connu une nette embellie de 2003 à 2008 grâce à l’entrée en vigueur des accords bilatéraux avec l’Union européenne. La situation pourrait toutefois s’inverser, le déclin des industries manufacturières britannique et américaine étant l’exemple douloureux qu’il s’agit d’éviter.

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