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La reprise est pour 2006 au plus tôt

Comme toutes les industries d'exportation, le textile souffre de la faiblesse de la demande étrangère. Keystone

Les instituts conjoncturels suisses revoient à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2005. La reprise ne devrait être que pour l’année suivante.

Quant au taux de chômage, il a baissé en mars de 4,1% à 3,9% par rapport à février.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait atteindre 1,4% cette année, prévoit l’institut BAK Basel Economics dans ses prévisions de printemps, publiées vendredi. Il a ainsi revu à la baisse le chiffre énoncé au mois de janvier, qui prévoyait une croissance de 1,6%.

Le BAK explique ce changement notamment par un clair manque de dynamisme des exportations dû à la faiblesse de la demande dans la zone euro. Les ventes des entreprises suisses à l’étranger ne devraient ainsi augmenter que de 2,9%.

La consommation des ménages devrait quant à elle croître de 1,1% seulement, limitée qu’elle reste par un marché du travail et des revenus qui ne s’améliorent que lentement. Quant au chômage, les spécialistes du BAK président une légère baisse de son taux annuel à 3,7%.

Pour 2006, l’institut conjoncturel bâlois prévoit une croissance du PIB légèrement supérieure, à 1,6% et un taux de chômage encore à la baisse, à 3,3%.

Légèrement plus optimiste

Publiées vendredi également, les prévisions du KOF sont elles aussi revues à la baisse par rapport au début de l’année. L’institut conjoncturel de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich pronostique désormais une croissance de 1,6% au lieu de 1,8%.

L’évolution conjoncturelle sera en grande partie déterminée par les exportations, qui ne devraient pas tarder à surmonter leur faiblesse momentanée et progresser de 2,5%. Dans ses précédentes estimations, le KOF prévoyait une hausse des exportations de 4,4%.

Le KOF estime néanmoins que l’économie mondiale va rester orientée à la hausse et devrait être dopée par une réduction du prix du pétrole à environ 40 dollars le baril d’ici fin 2006.

Cette évolution des exportations devrait notamment donner de nouvelles impulsions aux investissements en équipements et en construction de locaux industriels et commerciaux, très réactifs à la conjoncture. Elle sera favorisée par la persistance d’une activité soutenue dans le secteur du bâtiment.

La consommation devrait pour sa part afficher une croissance stable, mais inférieure à la moyenne, estime l’institut zurichois. Quant au taux de chômage, le KOF (comme le BAK) le pronostique à 3,7%, soit mieux que le taux de 4,0% prévu précédemment.

Pour 2006, le KOF table en revanche sur une accélération de la croissance du PIB à 2,1%, nettement plus optimiste que les 1,5% avancés précédemment.

Chômage en mars

En attendant de voir si ces prévisions se réalisent, le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) a livré jeudi les chiffres du chômage en Suisse pour le mois de mars. Par rapport à février, le taux a baissé de 0,2 point à 3,9%. Sur l’ensemble de l’année, le seco (comme les instituts conjoncturels) s’attend à un taux de 3,7%

Par tranches d’âge, la diminution du chômage a surtout profité aux 15-24 ans (-0,3 point à 5,1%). Les 25-49 connaissent une légère baisse (-0,1 point à 4%) et les 50 ans et plus un taux de chomage identique (3,2%).

En baisse, le chômage des jeunes n’en reste pas moins problématique. Le seco appelle les employeurs privés à créer davantage de places de stages. Le but est de doubler durant cette année l’objectif de 3000 stages. L’Union patronale suisse s’est dite prête à jouer le jeu.

Par canton, Genève détient toujours le niveau le plus élevé de Suisse avec un taux inchangé de 7,5%. De manière générale, le taux de chômage reste beaucoup plus élevé en Suisse romande et au Tessin (5,3%) qu’en Suisse alémanique (3,4%).

Fin de droits

Selon les données provisoires fournies par les caisses de chômage, les personnes en fin de droits étaient 2914 en janvier. Sur ce nombre, à fin mars, 33% étaient toujours inscrites à un office régional de placement et 12% avaient trouvé un emploi dans l’intervalle.

Quant au 54% restants, on ne peut à leur sujet qu’émettre des hypothèses: reprise d’une activité lucrative, retrait du marché du travail ou renonciation à exercer une activité lucrative, commencement ou poursuite d’une formation, départ à l’étranger ou poursuite de la recherche d’emploi sans recourir aux services des offices régionaux de placement.

swissinfo et les agences

Les deux instituts conjoncturels de Bâle et de Zurich prévoient pour 2005 une croissance économique de respectivement 1,4 et 1,6%.
Pour 2006, les prévisions sont de 1,6 et 2,1%.
Pour le taux de chômage, les deux instituts et le Secrétarait d’Etat à l’économie s’accordent à prévoir un taux de 3,7% en moyenne annuelle.
En mars, le taux effectif de chômage a baissé de 4,1 à 3,9%.

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