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La saison d’hiver perd son arrière-goût de flop

Les installations de haute altitude permettent d'améliorer un bilan de la saison meilleure qu'attendu. Keystone

Le manque de neige durant la période blanche qui s'achève a eu des conséquences moins graves que prévu sur le tourisme. L'hôtellerie fait même état d'une bonne saison.

De leur côté, les remontées mécaniques annoncent une baisse globale de 5% du chiffre d’affaires. Pour l’hiver prochain, elles investiront plus dans la neige artificielle.

La saison de ski prend fin le 6 mai prochain, avec la fermeture des domaines du Corvatsch, dans les Grisons, et de «Glacier 3000», aux Diablerets dans le canton de Vaud.

Fait notable, ce dernier a triplé son chiffre d’affaires cette saison, indique Bernhard Tschannen, directeur du marketing.

D’autres stations ont le sourire aussi. Engstligenalp par exemple, dans l’Oberland bernois, signale une hausse de 70% de son chiffre d’affaires à fin mars.

En réalité, ces bons résultats des domaines skiables d’altitude, bien enneigés en fin de saison, sviennent compenser le bilan général des remontées mécaniques suisses.

Car en janvier, ces dernières ont affiché une baisse de fréquentation située entre 15% et 25%. En mars et à Pâques en revanche, certaines – Davos-Klosters ou les chemins de fer de la Jungfrau par exemple – ont vu leur affluence pratiquement doubler par rapport aux fêtes de fin d’année.

Les canons à neige et un riche programme événementiel ont également contribué à ce bilan meilleur qu’espéré, poursuit Bernhard Tschannen.

De la blanche à tout prix

Cet hiver a montré que l’altitude et la technique sont deux facteurs de succès, analyse Felix Maurhofer, porte-parole des Remontées mécaniques suisses.

Un sondage chez les fabricants d’installations d’enneigement artificiel montre d’ailleurs qu’en 2007/08, les investissements vont augmenter d’un tiers par rapport à 2006/07. On passera de 20 à 30 millions de francs, indique Felix Maurhofer

Le même Felix Maurhofer explique que les petites stations de faible altitude ont le plus souffert de cet hiver exceptionnel. Elles qui n’ont souvent pu être mises en activité que quelques jours seulement.

Mais leur situation n’est pas désespérée. Il faut plusieurs hivers de cet acabit pour les mettre en difficulté économique. Car leurs coûts sont réduits. De plus, elles pratiquent le travail sur appel.

A cela s’ajoute un système de parrainage technique des petits domaines skiables par les grands, ajoute Felix Maurhofer. Dans le canton de Berne par exemple, les remontées mécaniques du Schilthorn soutiennent celles du Gantrisch en matière de sécurité.

Points marqués à l’étranger

Peu de neige, mais quand même. Le manque n’a pas été aussi dramatique qu’on le dit, assure Mila Trombitas, membre de la direction de la Fédération suisse du tourisme. Au-dessus de 1800 mètres, la couverture s’est la plupart du temps avérée amplement suffisante.

Côté clientèle, les Suisses ont été plus méfiants face à l’enneigement que les touristes étrangers. En clair, la branche enregistre un déficit avant tout dans les réservations de courte durée ou à la journée, apanage des Helvètes.

Qui plus est, l’euro fort a joué en plein. Les étrangers ont été 5% plus nombreux en février de cette année que durant le même mois de 2006.

swissinfo et les agences

Les quelque 650 entreprises de remontées mécaniques de Suisse et leurs 2400 installations sont la colonne vertébrale économique de nombreuses régions de montagne orientées vers le tourisme.

Au total, les remontées mécaniques transportent annuellement environ 310 millions de passagers.

Près de 20% des pistes de ski suisses sont couvertes de neige artificielle.

Cette proportion correspond à un doublement en l’espace de cinq ans.

Il y a dix ans, seuls 5% des pistes étaient concernés.

Experts et branche des remontées mécaniques estiment que le kilométrage de pistes «artificielles» doublera dans les cinq ans.

Les Remontées mécaniques suisses chiffrent l’investissement nécessaire à 800 millions de francs.

Le champ skiable entre Adelboden et la Lenk dans l’Oberland bernois est actuellement déjà couvert à 60% par de la neige artificielle.

En comparaison avec d’autres pays de l’Arc alpin, la Suisse est, malgré le rythme de ses investissements, un quasi-pays en développement en matière de canons à neige.

L’Autriche couvre plus de 50% de ses pistes de neige artificielle, l’Italie presque 80% et la France 60%.

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