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Le chômage en Suisse inquiète toujours

Tous les chômeurs ne sont pas inscrits. Et nombreuses sont les femmes dans cette situation. Keystone

Même si le taux de chômage reste inchangé en septembre, une enquête montre que le nombre total de personnes sans emploi en Suisse tend à augmenter.

Malgré cela, et quels que soient les chiffres de référence, la Suisse reste relativement mieux lotie que les autres pays européens.

Malgré une légère progression du nombre de personnes inscrites dans les Offices régionaux de placement (ORP), le taux de chômage reste inchangé en septembre, à 3,6 %. Vendredi, le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) annonce 142’728 chômeurs, soit 369 de plus qu’en août.

Le nombre de demandeurs d’emploi quant à lui s’inscrit à 210’888 personnes, soit 774 de plus qu’en août. Dans cette catégorie, on classe toute personne annoncée à l’ORP pour trouver un job, qu’elle en ait ou non déjà un.

Quant aux places vacantes signalées aux ORP, elles ont diminué de 24 unités d’un mois sur l’autre, à 8951.

Genève toujours bon dernier


Une fois n’est pas coutume, le nombre de chômeurs inscrits augmente davantage en Suisse alémanique (+0,3%) qu’en Suisse romande (+0,1%). Par canton, Genève conserve son record suisse du taux de chômage (7,1%), devant Vaud (5,1%). A l’autre extrémité de l’éventail, Uri affiche un taux de 1,1% seulement, et Obwald de 1,4%.

Pour les autres cantons romands, le taux ne varie que peu. En septembre, il est de 4,3% à Neuchâtel, 4% dans le Jura, 3,4% en Valais et 3% à Fribourg.

L’emploi ne suit pas l’économie

Par classe d’âge, les 20-24 ans restent les plus touchés au plan national, avec 20’798 personnes inscrites, soit un taux de chômage de 6,1%.

Globalement, le taux de chômage des jeunes – soit les 15-24 ans – demeure élevé, à 5,4%. Un phénomène que Jean-Luc Nordmann, directeur de la division marché du travail au seco qualifie de «problématique».

Il relève que si la situation économique montre des signes d’amélioration, celle-ci ne se répercute pas sur le marché du travail. Jean-Luc Nordmann prévoit même une hausse du chômage pour les mois à venir, du fait notamment des activités fortement influencées par des facteurs saisonniers comme la construction ou l’hôtellerie-restauration.

Par ailleurs, quelque 3009 personnes sont arrivées au terme de leur droit aux allocations-chômage en juillet (derniers chiffres disponibles du seco). Ce chiffre s’inscrit dans la moyenne mensuelle de l’ensemble de l’année dernière.

Un tiers d’entre elles sont toujours inscrites à un ORP, mais le sort de plus de la moitié échappe à la statistique. Ces gens peuvent être parties à l’étranger, avoir repris une activité ou commencé une formation, nul ne le sait.

De plus en plus de sans-emploi


Parallèlement à ces statistiques mensuelles du seco, l’Office fédéral de la statistique (OFS) publie vendredi également les résultats de son Enquête suisse sur la population active (ESPA).

Basée sur les résultats d’interviews de 50’000 personnes formant un échantillon représentatif de la population, celle-ci est réalisée chaque année entre avril et juin. Cette méthode et ce décalage dans le temps expliquent les différences avec les chiffres du seco.

Ainsi, selon l’ESPA, la Suisse affiche au deuxième trimestre 2005 un taux de sans-emplois de 4,5%, contre 4,3% une année auparavant. Ce qui représente 185’000 personnes sans travail et à la recherche d’un emploi.

L’OFS attribue cette progression au nombre croissant de personnes sans travail qui ne s’enregistrent pas auprès d’un ORP. Ils représenteraient 42% de l’ensemble des sans-emploi. Ces «chômeurs cachés» sont surtout des jeunes et des femmes.

Mais même en tenant compte de ce phénomène, le taux suisse reste faible en comparaison internationale. Parmi les pays européens, seule l’Irlande fait mieux, avec 4,2%. La moyenne de l’Europe des 25 se situe à 8,7%, et le taux atteint 9,3% en France.

Toutefois, si l’on ajoute les personnes qui travaillent à temps partiel et qui souhaiteraient augmenter leur taux d’activité, on arrive pour la Suisse à 13,8% de la population active, contre 13,4% au 2e trimestre 2004.

Pour satisfaire tant les sans-emploi que les employés qui voudraient travailler plus, le pays devrait créer 263’000 postes à plein temps, note l’OFS.

swissinfo et les agences

– Les chiffres du seco se basent sur les statistiques mensuelles des Offices régionaux de placement (ORP):
– Les «chômeurs» sont les personnes inscrites comme telles.
– La catégorie «demandeurs d’emploi» inclut les chômeurs, les travailleurs qui cherchent un autre emploi, les personnes en formation, en stage et en gain intermédiaire.

– L’OFS se base sur l’Enquête suisse sur la population active (ESPA), sondage effectué chaque année entre avril et juin sur un échantillon représentatif de 50’000 personnes.
– Le terme de «sans-emploi» correspond ici à la définition admise internationalement, soit toute personne qui n’a pas d’emploi, qui en cherche un et qui est disposée à travailler.

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