Les exportations soutiennent l’économie suisse
L'industrie d’exportation a enregistré une solide croissance de 2,7% en termes réels au premier semestre. L’horlogerie figure aux avant-postes.
Ce chiffre publié par l’Administration fédérale des douanes (AFD) est toutefois inférieur aux 6,8% observés à la même époque l’an dernier.
Poids léger en terme politique, la Suisse est une puissance économique moyenne. Dépourvue de ressources naturelles – l’eau exceptée – elle est très fortement dépendante de ses exportations à haute valeur ajoutée et figure au quinzième rang des exportateurs de la planète en termes absolus.
Mieux même: aucun pays dans le monde (à part quelques villes-état) n’est sans doute à ce point dépendant de l’étranger. Mais à l’impossible, nul n’est tenu. Et son commerce extérieur n’est pas parvenu au premier semestre à rééditer la performance de la même période en 2004.
Au premier semestre, les exportations suisses ont augmenté de 5,3% (+2,7% réel) à 74,2 milliards de francs. Les importations pour leur part ont enregistré une croissance de 6,4% en valeur nominale (et de 3,5% en valeur réelle) à 69,6 milliards de francs.
Pour rappel, les exportations avaient augmenté de 10,1% (+6,8% réel) et les importations de 7,4% (+3,6% réel) au premier semestre 2004.
Au final, le solde de la balance commerciale reste nettement positif, avec un excédent de 4,6 milliards de francs. Cet excédent s’était inscrit à 5,1 milliards au premier semestre 2004, et à 4,2 milliards au 2e semestre.
Le recul de 9,8% de l’excédent de la balance commerciale repose principalement sur la chute de 11,1% du solde avec les pays émergents, explique l’AFD. Les biens de consommation ont représenté le plus grand actif du solde au 1er semestre (+5 milliards de francs), et les produits énergétiques le plus fort passif (-3,8 milliards).
L’horlogerie devant
Alors que leur croissance marquait le pas en première partie de 2004, les exportations ont repris des couleurs à partir du deuxième trimestre de cette année. Le renchérissement global de 2,5% dans ce domaine découle essentiellement de la hausse du prix des médicaments.
Quasiment deux tiers des branches d’exportation, dont les piliers que sont la chimie et les machines, ont enregistré des chiffres d’affaires en hausse au premier semestre.
Avec une croissance nominale de 11%, l’horlogerie décroche la palme du dynamisme. Ses exportations ont atteint 5,6 milliards de francs. Ce qui fait que la branche se dirige vers une nouvelle année record.
Les exportations de montres terminées ont atteint une valeur de 5,1 milliards de francs, malgré un repli du nombre de pièces exportées à 11,2 millions de montres, soit 820’000 ou 6,8% de moins qu’un an plus tôt.
Les garde-temps en or ont contribué pour moitié à la hausse en valeur des exportations, avec une croissance de 12,3% par rapport au 1er semestre 2004. Les montres en acier et bimétalliques, avec des progressions respectives de 8,2% et 20,9%, ont également participé à ce bon résultat.
Explosion dans les télécommunications
Plus loin, on retrouve dans un mouchoir de poche les instruments de précision et les produits chimiques, dont les ventes ont également évolué en dessus de la moyenne.
En matière de produits chimiques justement, les secteurs des produits pharmaceutiques, pour le diagnostic et les vitamines, ainsi que les produits agrochimiques ont bondi de près de 12%.
L’industrie des denrées alimentaires, boissons et tabacs a accru ses ventes de 6,3%, poussée par la bonne performance du chocolat et des boissons. En raison des prix élevés du fer et de l’acier, la métallurgie a affiché, elle, un résultat légèrement supérieur à la moyenne.
L’expansion de l’industrie des machines et de l’électronique a été plus timide. En dehors de la télécommunication, dont les commandes ont explosé (+50,7%), les secteurs des appareils ménagers, des machines motrices ainsi que des pompes et compresseurs ont fortement pro-gressé.
A l’inverse, les sorties de machines textiles se sont sensiblement repliées. Si l’industrie des matières plastiques a stagné, tant celle du papier et des arts graphiques que celles du textile et de l’habillement ont chuté.
L’impact du renchérissement
Côté importations, leur croissance en valeur tient pratiquement pour moitié au renchérissement de 2,8% intervenu d’une année à l’autre, relève l’AFD. La flambée des prix sur les produits énergétiques, notamment, a entraîné une hausse nominale de 35,1% pour ce groupe de biens.
Les achats de matières premières et de demi-produits ont évolué au-dessus de la moyenne, en particulier dans les secteurs de la chimie et de la métallurgie. L’importation de matériaux de construction et de génie civil a également fortement progressé.
Pour le seul mois de juin, les exportations ont montré une belle vitalité, avec une progression en rythme annuel de 9,8% (+4,9% réel). Ce qui confirme la performance déjà enregistrée au cours des deux mois précédents, et liée à la hausse des ventes de la chimie et de l’industrie des instruments de précision.
En juin toujours, les importations ont présenté des signes de ralentissement, avec un repli en termes réels de 0,6%. Cette morosité s’explique essentiellement par un recul de la demande dans les biens de consommation (automobile et les appareils électroniques de divertissement notamment).
En raison de l’évolution opposée des exportations et des importations, la balance commerciale pour juin boucle sur un excédent massif de 1,7 milliard de francs. Le plus haut solde actif jamais réalisé sur un mois, souligne l’AFD.
swissinfo les agences
Exportations janvier-juin 2005: +2,7% à 74,24 milliards de francs
Importations janvier-juin 2005: +3,5% à 69,63 milliards de francs
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