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Les Suisses se soignent de plus en plus aux génériques

Les génériques représentent désormais 12% du marché suisse des médicaments. Keystone

En 2006 le marché des médicaments génériques en Suisse a enregistré une croissance de presque 50%. Et le prix moyen des médicaments a globalement diminué.

C’est ce que montre une étude de marché, présentée lundi à Berne par les représentants de l’industrie pharmaceutique.

Le marché des médicaments génériques confirme en 2006 la très forte croissance observée depuis quelques années. Avec des ventes en hausse de 46,4%, les génériques représentent désormais près de 12% des médicaments vendus en Suisse.

C’est ce que montre une étude d’IMS Health, agence internationale de statistiques sur le marché des produits pharmaceutiques, présentée lundi à Berne par les trois associations faîtières de la branche, vips, interpharma et la SSIC (voir le contexte ci-contre).

Prix à la baisse

Par ailleurs, le prix moyen des médicaments est à la baisse, à l’instar de la croissance de l’industrie pharmaceutique. L’an dernier en effet, celle-ci s’est chiffrée à 1,9%, contre 3,8% l’année précédente.

Du côté des caisses maladie, on salue cette baisse du prix des médicaments.

«C’est une évolution très positive, déclare à swissinfo Peter Marbet, porte-parole de santésuisse, le Concordat des assureurs maladie. On y voit l’effet des baisses de prix ordonnées par le ministère de l’Intérieur [dont dépend la santé], mais également des mesures volontaires prises par les fabricants».

30% moins cher

Et bien sûr, cette baisse de prix doit aussi beaucoup à l’emploi des génériques, moins chers que les médicaments originaux.

En trois ans le total de leurs ventes a plus que doublé, pour atteindre en 2006 un chiffre d’affaires de 381,2 millions de francs, sur les quelques 4 milliards que les Suisses ont dépensé cette année-là pour acheter des médicaments.

Le marché des génériques s’est bien installé en Suisse, constatent les représentants de l’industrie. Mepha et Sandoz (du groupe Novartis) se partagent 75% du gâteau. L’arrivée de nouveaux acteurs stimule la concurrence et devrait continuer de pousser les prix à la baisse.

L’écart des prix entre médicaments originaux et génériques s’est stabilisé à environ 30 %.

A noter tout de même qu’actuellement, près des deux tiers du marché pharmaceutique suisse n’est pas touché par la concurrence des génériques.

Le mouvement devrait se poursuivre

Globalement, le prix moyen des médicaments devrait néanmoins continuer à baisser ces prochaines années en Suisse, estiment les auteurs de l’étude.

«Nous pensons que l’objectif visé de 250 millions d’économies sera largement dépassé», affirme Walter Hölzle, directeur de l’association faîtière vips.

Les mesures prises continuent en effet de porter leurs fruits, qu’il s’agisse de la surveillance régulière des prix, de la promotion des génériques ou de l’introduction de la quote-part différenciée pour les médicaments originaux et les génériques, qui voit le patient verser une participation moins importante à sa caisse-maladie s’il choisit un générique.

«Et la part des génériques pourrait encore augmenter avec l’introduction de ce que l’on nomme “la prescription de la substance active”», précise Peter Marbet.

Selon ce système les caisses ne rembourseraient, dans le cadre de l’assurance de base, que le médicament le moins cher contenant la substance prescrite par le médecin.

swissinfo et les agences

La vips, ou Association des entreprises pharmaceutiques en Suisse regroupe l’ensemble des filiales suisse des groupes pharmaceutiques multinationaux, ainsi que des importateurs, des fabricants et des distributeurs. Elle compte 70 membres, qui «pèsent» en termes de chiffres d’affaires environ 70 % du marché pharmaceutique suisse.

interpharma est l’Association des sociétés pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche. Elle travaille en étroite collaboration avec tous les partenaires de la santé publique, notamment avec les représentations des groupes d’intérêts de l’industrie pharmaceutique impliqués dans la recherche, en Suisse et à l’étranger.

La SSIC, Société suisse des industries chimiques, est l’organisation faîtière de l’industrie chimique et pharmaceutique suisse. Ses quelque 200 sociétés membres sont principalement actives dans la recherche, le développement, la fabrication ou la vente de spécialités pharmaceutiques, vitamines, spécialités chimiques industrielles, produits phytosanitaires et substances odoriférantes ou aromatiques.

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