Nestlé résiste bien à la crise
L’an dernier, le numéro un mondial de l’alimentation a vu son chiffre d'affaires se contracter de 2,1% à 107,6 milliards de francs, pénalisé notamment par la force du franc. Le bénéfice est certes en chute libre, mais 2009 n’est pas comparable à 2008, année de la vente d’Alcon.
L’effet des taux de change a eu un impact négatif de 5,5% sur les ventes, indique Nestlé vendredi. «En réalisant une croissance organique de 4,1% dans le contexte difficile de l’année dernière, nous avons été capables de croître plus rapidement que notre industrie», relève le patron Paul Bulcke, cité dans le communiqué.
Nestlé a certes vu son bénéfice net reculer de 42% à 10,4 milliards de francs, mais la performance record de 2008 provenait d’un gain exceptionnel de 9,2 milliards, réalisé avec la vente de 24,8% du fabricant de produits ophtalmologiques Alcon.
Le résultat opérationnel EBIT est lui resté quasi-stable à 15,7 milliards. La marge se monte à 14,6%, contre 14,3% un an plus tôt.
Nestlé Waters à la peine
La division des eaux embouteillées est toujours à la peine. Nestlé Waters a ainsi affiché une croissance organique en baisse de 1,4%. La division alimentation et boissons a en revanche vu sa croissance organique progresser de 3,9%. Nespresso a une nouvelle fois réalisé une performance impressionnante.
Nestlé aura achevé son programme de rachat d’actions de 25 milliards dans le courant de l’année. Le groupe confirme qu’il lancera alors un nouveau programme pour un montant de 10 milliards.
La multinationale vaudoise se montre par ailleurs généreuse avec ses actionnaires. Le conseil d’administration propose un dividende de 1,60 franc par action au titre de l’exercice 2009, ce qui représente une augmentation de 14,3% par rapport à 2008.
Jean-Pierre Roth au conseil
Nestlé proposera l’élection de deux nouveaux membres au conseil d’administration lors de la prochaine assemblée générale le 15 avril. L’ancien président de la Banque nationale suisse Jean-Pierre Roth devrait faire son entrée dans l’organe de surveillance du géant vaudois.
Pour rappel, le Valaisan, qui a abandonné la présidence de la BNS à la fin de l’année dernière, vient également d’être proposé au conseil d’administration de Swatch Group.
Nestlé soumettra également aux actionnaires l’élection de Titia de Lange. De nationalité néerlandaise, cette spécialiste en biologie cellulaire et génétique est professeur à l’Université Rockefeller de New York.
Des chiffres solides
Nestlé se montre confiant pour l’année en cours, malgré une conjoncture encore incertaine. Le groupe prévoit que les activités alimentation et boissons réalisent une croissance organique plus élevée qu’en 2009, ainsi qu’une nouvelle augmentation de la marge EBIT à taux de change constants.
Le titre Nestlé a ouvert en hausse vendredi à la Bourse suisse. Vers 10h00, l’action progressait de 2,9% à 52,95 francs dans un marché lui-même en hausse de 0,7%. Les analystes de la banque Wegelin ont favorablement accueilli ces résultats jugés «solides», notamment la croissance organique supérieure aux attentes et la progression de la marge opérationnelle.
Le marché salue en outre la hausse du dividende et les déclarations sur les rachats d’actions cette année. Les perspectives pour 2010 sont «prometteuses et encourageantes» écrit un analyste.
swissinfo.ch et les agences
Fondée en 1866 à Vevey, où elle a encore son siège, Nestlé est aujourd’hui active dans 130 pays et fait partie des 30 plus grosses entreprises du monde. Elle fabrique environ 10’000 produits différents et emploie quelque 280’000 personnes.
Le groupe est actif dans l’alimentation et les boissons, dont l’eau et les produits pour animaux de compagnie, la nutrition et les produits pharmaceutiques.
Nestlé a investi 2,5 milliards de francs et créé plus 2300 nouveaux emplois ces dix dernières années en Suisse, où elle emploie plus de 9000 personnes.
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