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OMC: la Suisse salue l’arrivée de Pascal Lamy

Pascal Lamy sera en poste dès le 1er septembre prochain. Keystone

La Suisse se félicite de la nomination de Pascal Lamy à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), basée à Genève.

Le Français avait eu dès le départ les préférences de la Suisse comme de l’Union européenne.

Au terme du processus de sélection le 13 mai, Pascal Lamy était arrivé en tête dans le choix des membres de l’organisation mondiale du commerce.

En conséquence de quoi, les 148 Etats membres ont officiellement approuvé jeudi sa nomination au poste de directeur de l’organisation. Et ceci, par consensus.

Le Français âgé de 58 ans remplace le Thaïlandais Supachai Panitchpakdi, qui quittera son bureau à la fin août après son terme de trois ans à la tête de l’organisation.

«C’est une personnalité attachée aux valeurs européennes. Nous sommes plutôt en accord sur la nécessité de voir le système commercial multilatéral se renforcer», indique Luzius Wasescha, ambassadeur helvétique auprès de l’OMC.

Ce dernier estime aussi que Pascal Lamy pourrait contribuer à faire sortir de l’impasse les prochaines négociations de Hong-Kong en décembre, négociations cruciales pour le cycle de Doha.

«Mais son statut de directeur général ne lui permettra pas d’imposer des solutions. Les acteurs essentiels de l’OMC, ce sont les Etats», précise Luzius Wasescha à swissinfo.

Ce grand rendez-vous des ministres du commerce en décembre devra approuver le projet d’accord dont le résultat sera une nouvelle réduction des barrières commerciales au sein de l’économie mondialisée.

Un facilitateur

La vision de Luzius Wasescha est partagée par Daniel Wüger, économiste au World Trade Institute de Berne.

«Tout ce qu’un directeur général doit faire, c’est susciter des conditions favorables à la négociation. C’est un facilitateur. Il bénéficie d’un large soutien, peut mettre les gens autour d’une table et leur soumettre les options possibles. C’est tout.»

Aux yeux de Daniel Wüger, la nomination de Pascal Lamy n’a rien en soit de particulièrement positif pour la Suisse.

«La Suisse devra encore et toujours à défendre ses subsides à l’agriculture. Et sur ce dossier – l’une des principales pierres d’achoppements actuelles – Lamy devra faire attention de ne pas prendre parti. Il doit absolument s’en tenir à une stricte neutralité.»

Luzius Wasescha rappelle pour sa part que Pascal Lamy a fait montre d’une «compréhension parfaite» du dossier agricole au moment où il était commissaire européen au commerce entre 1999 et 2004.

«Mais il faudra voir quelle sera sa position en tant que directeur de l’OMC», précise l’ambassadeur.

Actuellement professeur associé en sciences politiques à Paris, Pascal Lamy est confronté à un autre défi. Il devra faire avec les tensions croissantes entre l’Union européenne et les Etats-Unis.

Selon certains experts, les deux superpuissances économiques pourraient en effet s’engager dans une guerre économique sur la question des subventions octroyées à leur avionneurs respectifs (Boeing et Airbus).

Discussions avec l’Iran

Jeudi toujours, l’OMC a opté pour l’ouverture de négociations en vue de l’adhésion de l’Iran à l’organisation. Et cela après que les Etats-Unis ont levé leur opposition de longue date à cette éventualité.

La Suisse appuie la candidature de l’Iran depuis maintenant cinq ans, rappelle Luzius Wasescha. «Nous estimons en effet que toutes les nations commerçantes doivent pouvoir intégrer l’OMC si elles remplissent les conditions requises.»

L’ouverture décidée jeudi est généralement perçue comme une retour d’ascenseur après que l’Iran a accepté de ne pas relancer ses activités nucléaires.

swissinfo

Pascal Lamy est le cinquième directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il succède à Supachai Panitchpakdi.
Le Français entrera en fonction le 1er septembre prochain.
Basée à Genève, l’OMC a été créée en 1995 pour remplacer le General Agreement on tariffs and trade (Gatt).
L’OMC est la seule organisation globale dont l’activité se concentre sur les règles du commerce. Elle compte 148 Etats membres et emploie 630 collaborateurs.

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