Egypte: l’opposition poursuit sa révolution sur la place Tahrir

(Keystone-ATS) Les manifestants ont maintenu la pression ce lundi au 14e jour de la révolte contre le président égyptien, jugeant insuffisantes les réformes présentées à l’issue du dialogue engagé entre pouvoir et opposition. Dans une probable nouvelle tentative d’apaisement, le gouvernement a annoncé une augmentation des salaires.

Quelque 2000 personnes ont passé une nouvelle nuit sur la place Tahrir (Libération), au coeur de la capitale, pour exiger le départ immédiat du raïs. Plusieurs dizaines de manifestants ont par ailleurs bloqué l’accès à la Muquama, un important édifice gouvernemental donnant sur la place.

Nouveaux rassemblements prévus

De nombreux jeunes protestataires disent ne rien attendre des consultations engagées dimanche entre le vice-président Omar Souleimane et l’opposition, notamment les Frères musulmans, et veulent poursuivre la « Révolution du Nil ».

Les consultations ont débouché sur l’annonce d’un accord sur un cadre de négociations, qui serait supervisé par Hosni Moubarak. Un comité a été créé afin de réfléchir à des réformes constitutionnelles.

Le gouvernement a aussi évoqué la libération de prisonniers politiques, la liberté de la presse et une levée de l’état d’urgence. L’opposition a réagi avec prudence et scepticisme en l’absence de réformes profondes.

Les opposants, massés depuis le 25 janvier sur la place Tahrir, prévoient de nouveaux rassemblements mardi et vendredi, tout comme les manifestants qui continuent à descendre dans les rues, en moins grand nombre, à Alexandrie et à Suez.

Salaires des fonctionnaires relevés

Hosni Moubarak a remanié son gouvernement fin janvier pour tenter d’apaiser la colère des manifestants qui dénoncent la pauvreté, la corruption et le manque de libertés.

Le nouveau cabinet a approuvé une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires, ainsi que des retraites des militaires et des civils, a annoncé ce lundi le ministre des Finances.