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En quête de stratégies contre le terrorisme

Les attentats de Madrid ont mené à la conférence internationale qui vient de s'achever. Keystone Archive

Lors de la conférence contre le terrorisme de Madrid, le président de la Confédération Samuel Schmid a réclamé que tous les droits soient respectés.

L’Arabie saoudite souhaite pour sa part contribuer à la lutte contre le terrorisme en installant à Genève un Centre international ad hoc.

«La lutte contre le terrorisme est la tâche commune de toutes les nations», a déclaré le président de la Confédération au dernier jour de la conférence internationale sur le terrorisme de Madrid.

Organisée pour commémorer les attentats du 11 mars 2004 (191 morts), cette conférence réunissait depuis mardi les experts de 52 pays ainsi que de très nombreuses personnalités et chefs d’Etats.

Au cours de son discours, Samuel Schmid a réclamé une «coopération policière accrue entre tous les Etats». La Suisse, a-t-il souligné, «collabore étroitement» avec les autorités policières des autres pays.

Et le conseiller fédéral de relever notamment la coopération «efficace» entre Berne et Madrid dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 11 mars.

Les outils à disposition

Samuel Schmid a également évoqué les outils à disposition contre le terrorisme. En clair: les nombreuses conventions internationales existant dans ce domaine.

Il a aussi évoqué les «efforts déployés par la Suisse pour contrer le soutien logistique ou financier apporté aux organisations terroristes».

Le crime doit être combattu avec des «méthodes constitutionnelles» et dans «le respect du droit international et des droits de l’homme» a également tenu à rappeler le président de la Confédération.

En tant que dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse joue à cet égard un rôle de surveillance, a noté Samuel Schmid, avant de souligner l’importance de s’attaquer aux causes du terrorisme – «Le manque de démocratie, les violations des droits de l’homme ou les conflits régionaux» notamment.

Trop tôt pour décider

Pendant ce temps à Berne, le porte-parole du Département des affaires étrangères a confirmé que l’Arabie saoudite avait approché la Suisse – par l’intermédiaire de son ambassadeur à Ryad – en vue d’installer à Genève un Centre international de lutte contre le terrorisme.

«Nous avons été informés de l’idée (de Ryad) oralement. Mais il est encore trop tôt pour décider si la Suisse tend la main à ce projet», a déclaré Ivo Sieber, qui réagissait à un article du magazine alémanique «Facts».

L’idée d’un Centre international anti-terroriste en Suisse avait été lancée début février par le prince héritier saoudien à l’occasion d’une conférence sur le terrorisme de Ryad.

Mais à l’époque, les autorités suisses avaient indiqué ne pas être au courant de cette proposition.

Un double objectif

Ce centre aurait un double objectif: l’échange et la transmission immédiate des informations ainsi que la formation des forces de sécurité. Il serait rattaché à l’ONU. New York, le Caire et Vienne ont aussi été mentionnées comme sièges potentiels.

Après les attentats du 11 septembre, l’Arabie saoudite – longtemps proche allié des Etats-Unis dans le monde arabe – avait été montrée du doigt en tant que pays d’origine d’un nombre important de terroristes.

Les mêmes Etats-Unis avaient également mis en garde le royaume, estimant que l’islam qui y est enseigné (wahhabisme) encourage le terrorisme.

Depuis, les autorités saoudiennes s’activent dans la lutte anti-terroriste, tant au niveau international que national.

L’expert suisse en matière d’espionnage et d’anti-terrorisme Jacques Baud avait d’ailleurs estimé en février que la conférence de Ryad a surtout été organisée pour «redonner une virginité à l’Arabie».

swissinfo et les agences

La Conférence de Madrid a été organisée pour commémorer les attentats du 11 mars 2004 dans la capitale espagnole.

Ce jour-là, des terroristes islamistes ont fait exploser leurs bombes dans quatre trains de pendulaires, provoquant la mort de 191 personnes.

– Trois questions ont été abordées lors de la conférence de Madrid:

– Quels gouvernements ne collaborent pas suffisamment dans la lutte contre le terrorisme?

– Comment pousser les sources de financement des réseaux terroristes à se tarir?

– Quel rôle les médias jouent-ils et devraient-ils jouer?

– Des propositions d’explications du terrorisme liées aux fondamentaux politiques, économiques, religieux, culturels ont été présentés.

– Et des contre-mesures ont été examinées par les polices, les services secrets et les forces armées.

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