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Encadrement précoce pour les jeunes en difficultés

La ministre de l'économie Doris Leuthard (à g.) et la présidente des directeurs cantonaux de l'instruction publique Isabelle Chassot se mobilisent. Keystone

La Confédération va prendre de nouvelles mesures pour améliorer la situation sur le marché des places d'apprentissage.

Il est question d’introduire un encadrement individuel pour les jeunes en difficultés afin d’améliorer leurs chances de trouver une place d’apprentissage.

La Confédération, les cantons et les milieux économiques envisagent d’introduire un encadrement individuel dès la 7e année pour les jeunes en difficultés scolaires et un coach dès la 9e année.

C’est ce qu’a annoncé lundi à Genève la conseillère fédérale (ministre) Doris Leuthard à l’issue de la 2e Conférence nationale sur les places d’apprentissage.

La ministre de l’Economie a invité les participants à la «Journée de la formation professionnelle» à ne pas relâcher leurs efforts pour améliorer la situation sur le marché des places d’apprentissage. Malgré une légère détente, «pas moins de 3000 jeunes n’ont pas trouvé de place de formation à leur mesure cette année», a-t-elle souligné.

D’autre part, les efforts entrepris ces dernières années portent leurs fruits. Le nombre de places d’apprentissage a augmenté d’environ 2% et le nombre de jeunes passant par une année de transition a diminué.

Doris Leuthard a salué à cet égard l’engagement de certains promoteurs de places d’apprentissage et la création de réseaux d’entreprises formatrices.

Un bon départ dans la vie

L’intégration professionnelle des 15-19 ans reste toutefois particulièrement délicate pour les jeunes en difficultés scolaires ou sociales. C’est une «tâche commune des politiques, de l’économie et de la formation», a souligné la conseillère fédérale. «Il est important pour la Suisse de donner aux jeunes la chance de prendre un bon départ dans la vie.»

Pour ce faire, la Confédération, en collaboration avec les cantons, veut introduire une prise en charge individuelle. Il s’agit d’identifier, dès la 7e année, les jeunes de faible niveau scolaire et socialement défavorisés.

Pendant la 9e année scolaire, un coach sera mis à leur disposition. Il les aidera à choisir un métier et à trouver une place d’apprentissage, a précisé Doris Leuthard. Et les jeunes qui n’auront pas trouvé de place de formation à la fin de la scolarité obligatoire continueront d’être épaulés jusqu’à ce qu’une solution adéquate soit trouvée.

Parallèlement, l’offre de conseil pour les entreprises formatrices sera développée, en concertation avec les cantons et les organisations du monde du travail. Cette offre se concentrera sur les questions juridiques, organisationnelles et sociales, ainsi que sur la médiation en cas de conflit et dans des situations de crise.

Davantage de diplômés

La présidente de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) et conseillère d’Etat (membre du gouvernement cantonal) fribourgeoise Isabelle Chassot a salué les mesures proposées. «L’intégration professionnelle est le meilleur garant de l’intégration sociale dans ce pays», a-t-elle souligné.

De leur côté, les conseillers nationaux (députés) Pierre Triponez, directeur de l’Union suisse des arts et métiers (USAM), et Paul Rechsteiner, président de l’Union syndicale suisse (USS), ont également salué les nouvelles mesures pour les places d’apprentissage.

Pierre Triponez y met toutefois un bémol. L’efficacité réelle de ces mesures devra être analysée, a-t-il souligné.

Du côté des syndicats se dégage une certaine satisfaction. Le problème des places d’apprentissage est finalement abordé dans sa globalité par les cantons et la Confédération, s’est réjoui Paul Rechsteiner. «Il existe une volonté politique de donner une chance aux jeunes.»

swissinfo et les agences

A fin août 2006, l’offre de places d’apprentissage s’est accrue de 2% par rapport à 2005, à 77’500.
Le nombre de places attribuées a progressé de 6% à 74’000.
En août, près d’un jeune sur 14 en passe de choisir une formation ne savait toujours pas ce qu’il allait faire cette année ou se déclarait sans emploi. Cette part représente environ 10’000 personnes, soit 1500 de moins qu’en 2005.

La transition entre la scolarité obligatoire et le degré secondaire II (apprentissage, écoles supérieures) peut poser problème.

Actuellement, 89% des jeunes décrochent un certificat de degré secondaire II. Ce quota est considéré comme élevé. Dans l’Union européenne, il descend à 83% et même à 81% dans l’ensemble des pays de l’OCDE.

Mais la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) veut augmenter ce chiffre à 95% d’ici 2015 afin de faciliter l’entrée des jeunes dans le monde professionnel.

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