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Encouragement pour les chercheurs de l’Arc lémanique

Un chèque de 1,1 million de francs pour des chercheurs. Keystone

Les cinq lauréats du Prix Leenaards 2001 travaillent tous entre Lausanne et Genève. Ils se partageront plus d'un million de francs, pour poursuivre leurs travaux en cancérologie, en cardiologie et en génétique.

C’est sur les bords du Lac Léman que le Belge Antoine Leenaards a passé ses années de retraite. Et c’est après le décès de son fils unique, en 1980, que ce gros industriel a décidé de mettre sa fortune au service de la bonne cause.

Six ans après sa mort, la Fondation qui porte son nom continue de distribuer son Prix d’encouragement à la recherche scientifique. Et, cette année, les cinq lauréats – trois hommes et deux femmes – se sont partagés un chèque de 1,1 million de francs.

Gynécologue aux Hôpitaux universitaires de Genève, Attila Major travaille sur le cancer des ovaires. Une affection particulièrement redoutable, puisqu’en moyenne, cinq ans après la fin des traitements, 30% seulement des patientes sont encore en vie.

Son idée est d’injecter dans les tumeurs des virus génétiquement modifiés qui se fixeront sur les cellules cancéreuses et y déposeront des molécules sensibles à la lumière. Activées ensuite par un rayon laser, ces substances devraient provoquer la mort de la cellule malade, sans endommager ses voisines.

Autre idée de génie, celle de Freddy Radtke de l’Institut Ludwig et de Thierry Pedrazzini du Centre hospitalier universitaire vaudois. Deux chercheurs qui travaillent sur les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité dans les pays développés.

Tous deux planchent sur une reprogrammation en laboratoire de cellules non-spécialisées pour en faire des fibres cardiaques neuves. Des fibres à greffer sur l’organe malade. Ils doivent d’abord vérifier s’il existe des cellules que l’on peut prélever directement dans le tissu cardiaque. Si c’est le cas, le malade fournira lui-même la matière première pour la greffe, évitant ainsi tout risque de rejet.

Quant à la Genevoise Martine Collart et à la Lausannoise Françoise Stutz, elles sont récompensées pour leurs travaux sur la production de protéines par les gènes. Une production qui se fait à partir de cellules de levure de pain, qui ont l’avantage d’avoir un génome relativement simple et entièrement décrypté.

Les techniques de miniaturisation et d’analyse ainsi mises au point pourraient un jour être appliquées à des cellules plus complexes. L’enjeu est énorme, puisque la production de protéines d’une cellule peut, par exemple, déterminer si celle-ci est saine ou au contraire cancéreuse.

Marc-André Miserez

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