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Exoplanètes: Trappist-1h orbite en 19 jours autour de son étoile

Le système TRAPPIST-1 va de a pour l'étoile à h pour la planète la plus éloignée, dont les scientifiques viennent de calculer la période orbitale. KEYSTONE/EPA NASA/NASA / HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Une équipe internationale avec participation de l’Université de Berne a calculé la période orbitale de la plus éloignée des sept exoplanètes découvertes autour de l’étoile Trappist-1. Un système prometteur qui pourrait abriter la vie.

Trappist-1 avait fait sensation en début d’année lorsqu’il est apparu qu’autour de cette petite étoile froide orbitent sept planètes de la taille de la Terre. De l’eau sous forme liquide, et donc de la vie, pourrait théoriquement s’y trouver.

Relativement proche à l’échelle de l’Univers, Trappist-1 se trouve à 40 années-lumière de la Terre (370’000 milliards de kilomètres). Les astrophysiciens sont parvenus à calculer la période orbitale – le temps nécessaire pour faire le tour de l’étoile – de six de ses planètes. Mais celle de la septième, la plus extérieure (Trappist-1h) restait inconnue, a indiqué l’Université de Berne dans un communiqué.

Or la NASA a récemment mis en libre accès des données brutes recueillies entre décembre et mars par son télescope spatial Kepler, ce qui a déclenché une course parmi les astrophysiciens du monde entier pour calculer la période orbitale de la planète 1h. L’équipe bernoise s’est aussitôt mise au travail avec des confrères des Etats-Unis, de Belgique, de France, de Grande-Bretagne, d’Arabie Saoudite et du Maroc, soit une trentaine de personnes au total.

Kepler se balance

Il se trouve que le satellite portant Kepler se balance d’un côté à l’autre en raison d’un problème technique. “Cela provoque de forts signaux parasites qui doivent être enlevés”, explique Marko Sestovic, du Center for Space Habitability de l’Université de Berne, cité dans le communiqué.

La perturbation peut être cinq fois plus forte que le signal recherché. Néanmoins, à l’aide de codes informatiques basés sur l’apprentissage automatique, les scientifiques sont rapidement parvenus à calibrer les données fournies par la NASA.

Pour calculer la période orbitale de Trappist-1h, ils ont eu recours dans un premier temps à la théorie. Sur la base de ce qu’on sait des six autres planètes, différentes possibilités ont pu être écartées, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une seule: 18,764 jours terrestres.

Un résultat que les données de Kepler ont ensuite confirmé. A titre de comparaison, la période orbitale de la Terre autour du soleil est de 365 jours.

Ces travaux, publiés sur 37 pages dans la revue britannique Nature Astronomy, confirment que les sept planètes sont alignées comme un collier autour de leur “étoile naine ultra froide” et interagissent entre elles. Ils montrent aussi que la température sur 1h est de l’ordre de -100 degrés et que son rayon est un peu plus faible que celui de la Terre.

Etoiles peu étudiées

TRAPPIST est un programme d’observation lancé par Michaël Gillon, chercheur à l’Institut STAR de l’Université de Liège (B), et Didier Queloz, de l’Observatoire de l’Université de Genève. Il s’intéresse aux très petites étoiles, peu étudiées jusqu’ici.

L’annonce en février dernier de la découverte de ces planètes telluriques avait fait les gros titres. Sur les sept, six sont comparables en taille à la Terre, et trois le sont en température.

TRAPPIST1 présente en outre l’avantage, aux yeux des astrophysiciens, d’être relativement petite, de la grosseur de Jupiter. Grâce au contraste de taille favorable entre les planètes détectées et leur étoile, les scientifiques pourront étudier la composition de leur atmosphère.

Patience jusqu’en 2018

Avant de s’atteler à cette tâche, ils devront toutefois attendre la mise en service du nouveau télescope spatial à infrarouge James Webb, dont le lancement de Kourou est prévu fin 2018. Il s’agira du plus puissant observatoire jamais déployé dans l’espace.

Les recherches se concentreront alors autour de la présence d’eau, voire d’autres molécules, sur les planètes en question, pour déterminer si elles sont habitables. Il s’agira ensuite d’y traquer la vie.

Ce sera la première fois que de véritables données atmosphériques de planètes telluriques seront récoltées et que les biochimistes seront à même de comparer leurs modèles à des mesures effectives.

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