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Les Suisses Mayor et Queloz décrochent le Prix Nobel de physique

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Didier Queloz et Michel Mayor, les deux nouveaux Nobel suisses, en 2005. Keystone / Laurent Gillieron

24 ans après leur première découverte, Michel Mayor et Didier Queloz reçoivent (enfin) le Prix Nobel pour leurs travaux sur les exoplanètes. Les Suisses le partagent avec le Canado-Américain James Peebles, pour ses découvertes théoriques en cosmologie physique.

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C’est la révolution copernicienne du 20e siècle. Depuis toujours, philosophes et écrivains en avaient supposé l’existence. Plus récemment, les auteurs, puis les cinéastes de science-fiction les avaient rendues quasiment tangibles. Pourtant, avant le 6 octobre 1995, date de la publication de Mayor et Queloz sur 51 Pegasi b, aucun scientifique ne pouvait affirmer preuves à l’appui que la plupart des centaines de milliards d’étoiles du ciel croisent dans l’immensité accompagnées de cortèges de planètes.

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Ce contenu a été publié sur L’homme s’est toujours demandé ce qu’il y avait là-haut. Aujourd’hui, il sait que le ciel fourmille non seulement d’étoiles, mais aussi de planètes.

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A l’époque, le professeur Michel Mayor, de l’Université de Genève, et son jeune doctorant Didier Queloz font partie de la poignée d’astrophysiciens dans le monde qui se vouent à cette quête. Les nuits de télescope attribuées à la recherche des planètes lointaines se comptent sur les doigts de la main. En 1994 déjà, les deux compères ont repéré, depuis l’Observatoire de Haute Provence des fluctuations dans la course d’une étoile de la constellation de Pégase, au moyen du spectrographe ELODIE, alors le plus sensible de sa génération.

Ils devront attendre l’été suivant pour confirmer leur intuition: c’est bien une planète qui fait ainsi «danser» l’étoile sur sa trajectoire. Une planète géante, gazeuse, très chaude qui tourne très près de son astre. Autant dire qu’il n’y a pas la moindre chance qu’elle puisse abriter de la vie.

Mais qu’importe: elle est là !

24 ans plus tard, le catalogue des exoplanètes est riche de 4000 noms, et même 6000 en comptant celles qui restent à confirmer. Il y en a de toutes sortes et de toutes tailles, et certaines pourraient réunir les conditions nécessaires à l’apparition de la vie. Des milliers de scientifiques dans le monde travaillent dans ce domaine. Les agences spatiales ont lancé des télescopes en orbite voués exclusivement à cette quête, dont le dernier en date, CHEOPS doit décoller en décembre.

C’est un produit suisse. Car depuis que Mayor et Queloz ont gagné la première étape, leur pays fait la course en tête.


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Les trois lauréats sont distingués «pour leur contribution à la compréhension de l’évolution de l’Univers». James Peebles a développé sur 20 ans un cadre théorique qui constitue le fondement de notre compréhension de l’histoire de l’univers. Outre ses contributions au modèle du Big Bang, il a également prédit l’existence du «fond diffus cosmologique», rayonnement électromagnétique qui s’est propagé après le Big Bang est qui reste observable aujourd’hui.

Fascinés par la science

Présent au téléphone lors de l’annonce, le professeur émérite de Princeton s’est autorisé, du haut de ses 84 ans, un conseil aux jeunes scientifiques: «vous devriez entrer dans le monde de la science non pas pour les prix et les récompenses, même s’ils font très plaisir, mais parce que vous êtes fasciné par la science… C’est ce que j’ai fait !»

Michel Mayor et Didier Queloz, régulièrement pressentis pour un Nobel depuis des années, n’étaient pas non plus physiquement présents à la cérémonie. «Cette découverte est la plus excitante de toute notre carrière, et qu’elle soit récompensée par un Prix Nobel, c’est tout simplement extraordinaire», ont-ils réagi via un communiquéLien externe de l’Université de Genève.


Mardi 8 octobre, le 19.30 de la RTS consacre presque la moitié de son édition aux deux nouveaux Prix Nobel

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