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Explosion de la violence des jeunes

Les statistiques publiées récemment par la police sont sans appel. Dans le canton de Neuchâtel, le nombre de jeunes dénoncés pour infraction a doublé en cinq ans Et, à Fribourg, 40 pour cent des délits sont attribués aux jeunes.

Les statistiques publiées récemment par la police sont sans appel. Dans le canton de Neuchâtel, le nombre de jeunes dénoncés pour infraction a doublé en cinq ans, pour atteindre près de 700 cas. Et, à Fribourg, 40 pour cent des délits sont attribués aux jeunes.

Les statistiques confirment également que l’augmentation de la violence concerne des adolescents toujours plus jeunes, dont l’âge se situe entre 14 et 16 ans.

Autre source d’inquiétude: les actes dénoncés sont toujours plus graves. Comme si, année après année, les jeunes repoussaient plus loin les frontières de l’interdit. Racket, passage à tabac, lésions corporelles, vandalisme: les mineurs, qui agissent désormais le plus souvent en groupe, semblent se laisser emporter par une colère aveugle.

Pour tenter de faire face, les instances politiques, judiciaires et éducatives ont décidé d’unir leurs forces. Le canton de Neuchâtel a, par exemple, chargé une commission interdépartementale d’analyser le phénomène.

Les travaux de cette commission ont débouché sur un catalogue de mesures. Six d’entre elles, dont une majorité à caractère préventif, ont été adoptées en début d’année par le Conseil d’Etat.

L’une prévoit, par exemple, d’impliquer davantage les familles dans la médiation scolaire. Une autre préconise une amélioration du processus d’officialisation des délits; autrement dit, un meilleur suivi des adolescents incriminés.

Par ailleurs, cette commission interdépartementale a eu le mérite de se mettre à l’écoute des jeunes directement impliqués. Et, une fois encore, les spécialistes ont mis en lumière l’absence de limites et de repères auxquels se heurte la jeune génération.

«Il faut mettre en place des règles claires. Mais, ajoute Jacques Laurent, chef du Service de la jeunesse à Neuchâtel, pour que ces règles soient identifiées et acceptées par les jeunes, il faut avant tout qu’elles soient respectées par les adultes».

Appels au secours face à une société déliquescente, affirment les uns. Peur face à un avenir toujours plus précaire, suggèrent les autres. La violence de la jeunesse n’a pas fini de faire couler l’encre. Trop peut-être.

En effet, une étude, menée par l’université de Lausanne dans les écoles romandes, démontre notamment que la violence n’est pas la préoccupation première ni des enseignants ni des élèves.

Et le sociologue Michele Egloff de souligner que cette question occulte très souvent des problèmes plus fondamentaux, tels que les moyens mis en œuvre pour garantir un enseignement de qualité. Autrement dit, pour assurer l’avenir des jeunes générations.

Vanda Janka

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